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Distr. GENERALE UNEP/POPS/INC.1/INF/4 ORIGINAL: ANGLAIS |
COMITE DE NEGOCIATION INTERGOUVERNEMENTAL
CHARGE D'ELABORER UN INSTRUMENT INTERNATIONAL
JURIDIQUEMENT CONTRAIGNANT VISANT UNE ACTION
INTERNATIONALE CONCERNANT CERTAINS POLLUANTS
ORGANIQUES PERSISTANTS
Première session
Montréal, 29 juin - 3 juillet 1998
Point 4 de l'ordre du jour provisoire*
ELABORATION D'UN INSTRUMENT INTERNATIONAL JURIDIQUEMENT CONTRAIGNANT
Rapport final de la réunion du Groupe de travail
spécial sur les polluants organiques persistants
du Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique, tenue les 21 et 22 juin 1996 à
Manille
Note du Secrétariat
1. Par sa décision 19/13 C, le Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a accueilli avec satisfaction et approuvé les conclusions et recommandations figurant dans le rapport final du Groupe de travail spécial sur les polluants organiques persistants du Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique (FISC) et a prié le Comité intergouvernemental de négociation de tenir compte de ces recommandations et conclusions lors de l'élaboration d'un instrument international juridiquement contraignant.
2. Par sa résolution WHA50.13, l'Assemblée mondiale de la santé a fait siennes les recommandations du FISC sur les polluants organiques persistants, qui figurent dans le rapport ci-annexé.
3. Le Secrétariat a l'honneur de faire tenir ci-joint au Comité intergouvernemental de négociation le texte du rapport final du Groupe de travail spécial du FISC sur les polluants organiques persistants. Ce rapport est transmis tel qu'il a été soumis par le secrétariat du FISC et n'a pas été édité officiellement.
Annexe
IFCS/WG.POPs/REPORT.1
Le 1er juillet 1996
FISC Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique
REUNION DU GROUPE DE TRAVAIL SPECIAL DU FISC SUR
LES POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS
RAPPORT FINAL
21 et 22 juin 1996
Manille (Philippines)
La Décision 18/32 relative aux polluants organiques persistants, adoptée par le Conseil d'Administration du PNUE à sa réunion en mai 1995, a invité le Programme interorganismes pour la gestion rationnelle des produits chimiques, en collaboration avec le Programme international sur la sécurité des substances chimiques, et le Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique (FISC), à amorcer un processus d'évaluation visant les polluants organiques persistants, en commençant par une liste de douze substances. En outre, elle a invité le FISC, en se fondant sur les résultats du processus et les résultats de la Conférence tenue à Washington pour l'adoption d'un Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres, à établir "des recommandations et de l'information sur l'action international, notamment toute information qui favoriserait une décision sur un mécanisme juridique international approprié".
En réponse à l'invitation, tel qu'énoncé dans la Décision 18/32, le FISC a établi un Groupe de travail ad hoc sur les POP (Groupe de Travail). Ce rapport présente le résultat du travail du Groupe de Travail du FISC, qui s'est réuni en forum ouvert auquel ont participé des représentants provenant de trente-deux pays, sept organisations non gouvernementales et sept organisations intergouvernementales. Les sections 1 à 3 du rapport fournit de l'information relative au contexte, au mandat et au programme de travail entrepris, la section 4 présente les conclusions et les recommandations du Groupe de travail du FISC, et la section 5 comprend les recommandations spécifiques rédigées par le FISC à l'intention du Conseil d'Administration du PNUE et de l'Assemblée Mondiale de la Santé.
SOMMAIRE
1. Contexte
2. Mandat
3. Programme de travail visant la mise en oeuvre de la Décision 18/32 du CA du PNUE
4. Conclusions et recommandations du Groupe de travail ad hoc du FISC sur les POP
4.1 Généralités
4.2 Production, utilisation et sources des POP
4.3 Solutions de remplacement des pesticides et autres POP
4.4 Biphényles polychlorés (PCBs)
4.5 Sous-produits et contaminants non intentionnés
4.6 D'autres actions proposées
5. Recommandations du FISC au CA du PNUE et à l'AMS
1. Contexte
1. Les polluants organiques persistants (POP) sont des composés organiques d'origine naturelle ou anthropique qui résistent à la dégradation photolytique, chimique et biologique. Ils sont caractérisés par une faible solubilité dans l'eau et une grande solubilité dans les lipides, ce qui entraîne une bioaccumulation dans les tissus adipeux des organismes vivants. Semivolatils, ils se déplacent sur de longues distances dans l'atmosphère et sont transportés dans l'environnement à de faibles concentrations par le déplacement des eaux douces et marines, ce qui fait qu'ils ont une vaste aire de répartition sur la planète, qui s'étend à des régions où ils n'ont jamais été utilisés. Les humains et les autres organismes de l'environnement sont ainsi exposés aux POPs partout dans le monde et, dans un grand nombre de cas, pour des périodes de temps prolongées.
2. Depuis quelques années, un grand nombre de pays se préoccupent de plus en plus des risques que posent les POPs et ils ont pris ou proposé des mesures visant la protection de la santé humaine et la salubrité de l'environnement, aux niveaux national et régional (par exemple, la Convention de la CEE-ONU sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance (PATLD), la Commission nord-américaine de coopération environnementale, la Stratégie de protection de l'environnement arctique et la résolution de Barcelone sur l'environnement et le développement durable dans la Méditerranée) et, plus récemment des initiatives internationales ont vu le jour: le Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres, et les décisions adoptées à la dix-huitième session du Conseil d'Administration (CA) du PNUE (mai 1995).
2. MANDAT
3. A sa réunion de mai 1995, le Conseil d'Administration (CA) du PNUE a adopté la décision 18/32 sur les POPs. Cette décision invite le Programme interorganisations pour la gestion rationnelle des substances chimiques (PIOGC), en collaboration avec le Programme international sur la sécurité chimique (PISC) et le Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique (FISC), et avec l'aide d'un groupe de travail spécial (ad hoc), à entreprendre un processus rapide d'évaluation en commençant par la liste courte des douze POPs (c.-à-d. PCBs, dioxines, furannes, aldrine, dieldrine, DDT, endrine, chlordane, hexacholobenzène, mirex, toxaphène et heptachlore).
4. Comme le précise le texte suivant extrait de la décision 18/32, ce processus devrait, compte tenu des conditions propres aux pays en développement et des pays dont l'économie est en transition:
*a) regrouper l'information disponible auprès du Programme International sur la sécurité chimique, de la Commission économique pour l'Europe et d'autres sources spécialisés en chimie et toxicologie des substances concern (en particulier leur impact sur la santé humaine, végétale et animale);
b) analyser les modalités de transport de ces polluants, leur origine, leur mouvement et leur dépôt à l'échelle mondiale;
c) étudier les sources, avantages, risques et autres aspects ayant trait à la production et à l'utilisation;
d) étudier la possibilité de trouver des produits de remplacement et les conséquences financières de l'adoption de ces produits de remplacement;
e) évaluer les stratégies, politiques et mécanismes réalistes propres à réduire ou à éliminer les émissions, les rejets et les pertes de polluants organiques persistants;+
5. En se fondant sur les résultats du processus et les résultats de la Conférence intergouvernementale du PNUE pour l'adoption d'un Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres (Washington, D.C., 23 octobre-3 novembre 1995), le FISC est invité à établir les recommandations et de l'information sur l'action internationale, notamment toute information qui favoriserait une décision sur un mécanisme juridique international relativement aux POPs. Ce mécanisme sera à l'ordre du jour des séances du CA du PNUE en janvier 1997 et de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) en mai 1997.
6. A la réunion du PNUE tenue à Washington (23 octobre - 3 novembre 1995), les pays ont adopté un Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin, qui, en partie, reconnaît l'importance de contrôler les rejets de POPs, précise des mesures qui devraient être prises relativement aux POPs et encourage les pays à participer activement à la mise en oeuvre de la décision 18/32 du CA. Le paragraphe suivant tiré de la Déclaration de Washington sur la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres (2 novembre 1995) devrait donc être pris en considération lors de la mise en oeuvre de la décision 18/32.
*17. Agissant pour mettre au point, conformément aux dispositions du Programme d'action mondial, un instrument mondial juridiquement contraignant ayant pour objet de réduire et/ou éliminer les émission et rejets, et le cas échéant, la production et l'utilisation des polluants organiques persistants mentionnés dans la décision 18/32 du Conseil d'Administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement. La nature des obligations contractées devrait être déterminée en tenant compte des conditions propres aux pays nécessitant une assistance. Il conviendrait de prêter une attention particulière à la nécessité éventuelle de continuer à recourir à certains polluants organiques persistants pour protéger la santé des personnes, assurer une production alimentaire soutenue et atténuer la pauvreté en l'absence de solutions de remplacement et en raison des difficultés soulevées par l'acquisition de produits de remplacement et le transfert des techniques nécessaires à l'élaboration et/ou à la production de tels produits;+
7. Conformément au Programme d'action mondial, la quatrième session de la Commission pour le développement durable (18 avril - 3 mai 1996, New York) a reconnu l'intention des gouvernements de prendre des mesures afin d'élaborer un instrument juridique global ayant force exécutoire relativement aux POPs.
3. PROGRAMME DE TRAVAIL VISANT LA MISE EN OEUVRE DE LA DECISION 18/32 DU CA DU PNUE
8. En réponse à la décision 18/32, le PNUE a convoqué, au nom du PIOGC, une réunion en vue d'établir un groupe de travail spécial (ad hoc) du PIOGC (le Groupe de travail). La réunion a eu lieu le 28 octobre 1995 à Washington, D.C. Les participants se sont entendus concernant un mandat du Groupe de travail, ont discuté du programme de travail nécessaire à la mise en oeuvre de la décision 18/32, et ont proposé que le Groupe de travail comprenne, en plus d'un président (Canada), des représentants des six organisations du PIOGC, de la CEE-ONU, de quatre pays de chacune des cinq régions de l'ONU (de façon à obtenir un équilibre entre pays produisant, exportant, important, utilisant et/ou recevant des POPs), de quatre associations industrielles et de quatre groupes de défense d'intérêt public. Tout participant additionnel le sera en tant qu'observateur. Le réseautage régional sera encouragé afin d'assurer la prise en compte d'une vaste gamme de points de vue.
9. Comme indiqué dans le compte rendu de la réunion du 28 octobre 1995, le Groupe de travail, selon le mandat convenu:
(a) a établi un plan de travail détaillé, précisant les besoins en ressources, afin de mettre en oeuvre les exigences de la décision 18/32;
(b) a pris note du résultat de la Conférence intergouvernementale du PNUE ayant pour objet d'adopter un Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres (Washington, D.C. 23 octobre - 3 novembre 1995);
(c) a obtenu l'accord du plan de travail proposé à la deuxième réunion du Groupe intersessions (ISG-2) du FISC (Canberra, Australie, 5 - 8 mars 1996);
(d) a soumis pour considération à la réunion ISG-2, un rapport (ISG/96.5B) élaboré par un consultant du PISC, renfermant l'information scientifique disponible sur la chimie et la toxicologie, les modalités de transport, l'origine, le mouvement et le dépôt des 12 POPs spécifiés, à l'échelle mondiale, en plus des considérations socio-économiques relatives à la production, l'utilisation et les produits de remplacement des POPs;
(e) a été établi en tant que Groupe de travail ad hoc du FISC sur les POP (Groupe de Travail) par l'ISG-2 ayant pour objet de poursuivre le processus d'évaluation et d'élaborer des recommandations et de l'information sur l'action internationale, y compris toute information qui favoriserait une décision concernant un mécanisme juridique international approprié relativement aux POPs;
(f) a réuni en tant que Groupe de travail ad hoc du FISC à Canberra (9 mars 1996) dans le but de mettre en place des arrangements pratiques nécessaires à l'application du plan de travail mis en oeuvre par l'ISG-2;
(g) a organisé une réunion d'experts du FISC à Manille (17 - 19 juin 1996), co-parrainée par la République des Philippines et le Canada, afin de répondre aux tâches c) et d) de la décision 18/32 du CA du PNUE, de même qu'aux problèmes socio-économiques relatifs à la production et l'utilisation des POP et aux produits et technologies de remplacement préférables;
(h) s'est réuni, en forum ouvert, à Manille (21 - 22 juin 1996) pour revoir les résultats de la réunion d'experts, étudier les stratégies, politiques et mécanismes de réponse réalistes visant la réduction et/ou l'élimination des émissions, rejets et pertes des POPs, ainsi que pour élaborer un rapport qui comprend l'information et les recommandations nécessaires à l'action internationale, qui serait présenté pour examen aux séances du CA du PNUE (janvier 1997) et de l'AMS (mai 1997);
(i) a fait parvenir à tous les points de contact du FISC le rapport du Groupe de travail pour commentaires, avec une demande de réponses au plus tard le 31 juillet 1996;
(j) a présenté le rapport au PNUE et à l'AMS, accompagné du résumé des commentaires fournis par les participants à la réunion du FISC; et
(k) aura terminé ses travaux après examen de la question des POPs aux séances du CA du PNUE et de l'AMS qui se tiendront en 1997.
10. Les initiatives du Groupe de Travail ont été soutenues par le PNUE et le secrétariat du FISC. De plus, le PNUE a établi un centre d'échange d'informations relativement aux POPs, ainsi qu'un "dossier ouvert" électronique sous forme d'une banque de données relatives aux POPs sur INTERNET, afin de répondre aux conclusions de la réunion ISG-2, qui soulignent la nécessité d'établir un accès amélioré aux informations actuelles et futures ayant trait aux travaux du Group de travail.
11. Dans l'amorce du processus d'évaluation exigé par la décision 18/32, le Groupe de travail a tenu compte des initiatives connexes, notamment:
(a) la décision 18/12 du CA du PNUE, qui touche l'établissement d'un instrument exécutoire prévoyant l'application de la procédure de consentement éclairé préalable pour certains produits chimiques dangereux dans le commerce international, en tenant compte des activités réalisées conformément à la décision 18/32 et en reconnaissant que certains des POP précisés dans la décision 18/32 sont visés par les procédures volontaires actuelles du consentement éclairé préalable;
(b) la décision 18/31 du CA encourageant l'appui du Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres (dans lequel il est précisément question des POPs), qui a été accepté par la suite à la conférence intergouvernementale du PNUE, comme le précise la Déclaration de Washington sur la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres, et qui incitera les pays à mener des activités nationales, régionales et internationales pour mettre le Plan en oeuvre;
(c) les négociations en vue d'un protocole sur les POPs en vertu de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance de la CEE-ONU, entreprises en 1996, tel qu'approuvé par le corps exécutif à sa réunion tenue du 28 novembre au 1er décembre 1995; et
(d) les ententes sur les mers régionales, y compris les conventions et les protocoles.
12. Lors de la réunion du Groupe de travail tenue du 21 au 22 juin 1996, certains participants se sont réunis afin d'analyser la possibilité de mettre en oeuvre un mécanisme ou structure intégrée, qui engloberait les différents instruments internationaux pour la sécurité des substances chimiques, dans le but d'assurer la cohérence et d'éviter la répétition d'efforts. Il a été noté que cette proposition nécessite de plus amples discussions.
4. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DU GROUPE DE TRAVAIL ad hoc DU FISC SUR LES POPs:
13. En se fondant sur la documentation et les débats qui ont eu lieu pendant les réunions, parrainées par le PNUE, du Groupe de travail ad hoc du PIOGC sur les POPs (28 octobre 1995), du ISG-2 (5 - 8 mars 1996), du Groupe de travail ad hoc du FISC sur les POPs (9 mars et 21 - 22 juin 1996), et la réunion d'experts du FISC à Manille (17 - 19 juin 1996), les conclusions et les RECOMMANDATIONS qui suivent sont présentées pour examen au CA du PNUE et à l'AMS, par le Groupe de travail ad hoc du FISC sur les POP, au nom du FISC.
4.1 Généralités:
14. Le FISC a conclu que l'information actuelle relative aux tâches a) à d) de la Décision 18/32 est suffisante pour justifier la nécessité d'une action internationale sur les 12 POP précisés, et pour s'engager plus avant dans la voie de l'élaboration des stratégies.
15. Le FISC a conclu qu'une action internationale, ainsi qu'un instrument juridique international ayant force exécutoire, sont nécessaires à la réduction des risques, qui résultent des émissions des 12 POPs spécifiés, sur la santé humaine et l'environnement.
16. Le FISC a conclu que les programmes d'action devront prendre en compte le fait que les 12 POPs spécifiés comprend des pesticides, des produits chimiques industriels, et des sous-produits et contaminants involontaires. De plus, il faut mettre en oeuvre des approches différentes portant sur chaque catégorie de POPs, compte tenu des objectifs globaux qui seront négociés par un Comité intergouvernemental.
17. Le FISC a conclu qu'il faut mettre en place un processus destiné à élaborer des critères fondés sur des donnés scientifiques, de même qu'une procédure visant à identifier les POP, en plus des 12 substances précisées dans la décision 18/32 comme objets possibles de l'action internationale, et a recommandé de constituer un groupe d'experts qui dirigera ce travail. Le processus doit assurer l'élaboration des critères qui portent sur la persistance, la bioaccumulation, la toxicité, et l'exposition dans des régions différentes, et en tenant compte des mécanismes de dispersion dans l'atmosphère et l'hydrosphère et par les espèces migratoires. Le processus doit également étudier l'influence possible du transport maritime et des climats tropicaux.
18 Le FISC a recommandé que le groupe d'experts possède les compétences scientifique et socio-économique nécessaires pour répondre au problème des POPs. En outre, ce groupe devra représenter les pays à diverses étapes de développement, provenant de différentes régions géographiques, ainsi que des organisations non gouvernementales et intergouvernementales compétentes. Il doit favoriser les critères et la procédure, qui sont, à l'heure actuelle, pris en considération par la CEE-ONU, et faire état de divers écosystèmes, de même que les conditions propres aux pays en développement et aux pays dont l'économie est en transition, compte tenu de la nécessité de préserver la biodiversité et de protéger les espèces en voie de disparition. Il est nécessaire de prendre en considération les principes élaborés dans la Déclaration de Rio, notamment le Principe 15, qui se reporte au Principe de la prévention, et les dispositions prévues dans le Chapitre 19 d'Action 21.
19. Le FISC a conclu qu'une coordination des différentes initiatives portant sur les POP à l'échelle régionale et internationale est essentielle, afin de s'assurer que des résultats harmonisés dans le domaine de l'environnement et de la santé découlent des programmes efficaces qui se renforcent mutuellement, donnant lieu à l'élaboration des politiques ayant des objectifs complémentaires et non-conflictuels.
20. Le FISC a reconnu le travail déjà en cours au sein de la CEE-ONU, en vue d'élaborer un protocole régional relatif aux POPs, et a conclu que les éléments en cours d'élaboration prévoyant ce protocole devraient être pris en bonne et due considération en ce qui concerne l'élaboration d'un instrument juridique international ayant force exécutoire. Pour faciliter la coordination des travaux relatifs aux POP de la CEE-ONU, on encourage les pays non membres de la CEE et intéressés, à considérer leur participation aux réunions pertinentes prévoyant l'élaboration du protocole de la CEE-ONU sur les POPs.
21. Le FISC a reconnu la nécessité de fournir des rapports complets de l'information scientifique additionnelle soumise à l'examen des spécialistes et le fait qu'il existe des lacunes informationnelles en matière de production, utilisation et solution de remplacement. Le FISC a conclu qu'il faut mettre en place des mesures nécessaires à l'élaboration et au partage de l'information relative aux 12 POPs spécifiés notamment:
(a) la production complète de rapports et l'échange de l'information, parmi et entre les pays et les organisations intergouvernementales, prévoyant:
(i) l'information scientifique soumise à l'examen des spécialistes, sur la chimie, toxicologie, trajectoires, origine, mouvement et dépôt à l'échelle mondiale des 12 POPs précisés, afin de fournir des données de base actuelles et des données relatives à la tendance future concernant l'activité commerciale, les taux d'émissions, et les concentrations des polluants organiques persistants dans les milieux écologique et biologique, et pour s'assurer que les stratégies de réponse sont réalistes et appropriées de façon à fournir une base pour l'évaluation du progrès;
(ii) l'information sur les sources, avantages, risques et autres préoccupations portant sur la production, l'utilisation, et les émissions des 12 POPs spécifiés; et
(iii) l'information sur la disponibilité, les coûts et l'efficacité des produits de remplacement préférables, le cas échéant;
(b) l'amélioration de l'accès à l'information nationale sur les POPs, de même que l'accès à l'information par tous les pays, notamment les pays en développement; et
(c) l'amélioration de l'accès à l'information existante et future sur le problème des POPs, en entretenant le centre d'échange d'information du PNUE, y compris la base de données électronique sur INTERNET; et en outre, a recommandé que le PNUE amorce une action prévoyant ces mesures, en collaboration avec d'autres organisations internationales et régionales, de façon à éviter la répétition d'efforts.
22. Le FISC a noté que le réseau régional et sous-régional pourrait jouer un rôle important en ce qui concerne l'assistance aux pays en développement leur permettant d'aborder les diverses problèmes que posent les POPs.
23. Le FISC a conclu que la participation des pays en développement à la mise en oeuvre de l'action internationale sur les POPs est essentielle. Les mécanismes internationaux et régionaux appropriés doivent être établis ou mieux utilisés de manière à les aider à répondre à leurs besoins, en ce qui concerne:
(a) la formation des éducateurs et des travailleurs;
(b) l'échange d'information;
(c) l'infrastructure institutionnelle; le renforcement des législations et des capacités, et l'élaboration des règlements et des normes internes adéquats ayant pour but de réduire et d'éliminer les effets néfastes que présentent les pesticides POP sur la santé humaine et l'environnement;
(d) le renforcement des coopérations régionale et sous-régionale;
(e) la capacité d'élimination;
(f) des centres de recherches;
(g) le renforcement des capacités;
(h) la sensibilisation du public aux technologies et aux solutions de remplacement;et
(i) la sensibilisation du public aux effets néfastes que posent les POPs sur la santé humaine et l'environnement.
On a déterminé que l'assistance technique, le renforcement des capacités et les possibilités de financement sont des préoccupations qui méritent d'être prises en considération. Tous les pays en développement et certains autres pays ont recommandé la référence directe aux "responsabilités partagées" entre les pays, l'industrie and les organisations internationales appropriées. D'autres pays ont soutenu les références aux principes pertinents de la Déclaration de Rio portant sur l'Environnement et le Développement et aux chapitres connexes de l'Action 21.
24. En ce qui concerne l'assistance aux pays en développement et aux pays dont l'économie est en transition, le FISC:
(a) a recommandé que les organisations d'assistance technique et financière, bilatérale et multilatérale, accordent la priorité aux programmes relatifs aux POPs;
(b) a invité le Conseil des Fonds pour l'environnement mondial (FEM) à tenir compte de la portée à l'échelle mondiale du problème des POPs, pour étudier la relation entre la nécessité de développer des capacités afin de faire face aux POPs et les quatre programmes existants dans le cadre de la stratégie d'opération de FEM; et
(c) a appuyé l'action en cours entreprise au sein de l'OCDE et des banques de développement multilatérales portant sur l'élaboration de nouvelles directives ou la révision des directives existantes visant à s'assurer que les investissements relatifs aux productions, utilisations, gestion et élimination résiduelles des POPs soient effectués de manière à décourager les activités entraînant l'augmentation des émissions de ces substances, et afin d'encourager l'intégration des mesures de prévention, qui évitent ou limitent les rejets des POPs, aux projets pour lesquels elles assurent le financement.
25. Les participants ont invité le FISC à prêter son concours à la détermination des besoins des pays en matière de renforcement des capacités, en collaboration avec le PIOGC et l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche, et à aider à identifier les sources d'assistance possibles, et à favoriser les partenariats entre receveurs et donateurs d'assistances technique et financière disponibles, de même que l'assistance financière nécessaire pour satisfaire ces besoins.
4.2 Production, utilisation et sources des POP:
26. Le FISC a conclu que l'information adéquate sur les sources et les utilisations des POPs est essentielle, permettant la mise en oeuvre des actions et des réponses qui donneront lieu à des actions/résultats dynamiques et significatifs en ce qui concerne la santé humaine et l'environnement.
27. Le FISC a conclu que, selon l'information disponible:
(a) l'aldrine, la dieldrine, l'endrine, et la toxaphène ne sont plus fabriquées. Il semble que l'héxachlorobenzène et le mirex ne soient plus fabriqués, ce qui justifie qu'il n'y ait plus besoin de davantage d'information relative à leur production et à leur utilisation;
(b) Le DDT est encore employé pour le contrôle de maladies transmises par vecteurs, bien que l'on constate une utilisation inadéquate de cette substance à d'autres fins;
(c) le chlordane et l'heptachlore sont encore employés pour l'élimination des fourmis et des termites; et
(d) les PCBs et l'HCB, qui ne sont plus actuellement fabriqués, sont des sous-produits involontaires.
28. Le FISC a conclu qu'il est nécessaire d'obtenir d'avantage d'informations précises sur la production et l'utilisation des pesticides POP, notamment ceux qui sont encore en production, ainsi que sur les concentrations de base en milieux écologique et biologique, de façon à avoir une meilleure compréhension de l'ampleur du problème, et à déterminer un seuil avec lequel on pourrait mesurer le progrès dans l'avenir, et à s'assurer que les mesures de réponse entreprises soient appropriées. La récolte de données ne devrait pas retarder l'action visant la liste des POPs.
29. Le FISC a recommandé que le PNUE, de concert avec d'autres organisations intergouvernementales compétentes, dresse des mesures pratiques visant à évaluer et à surveiller les progrès de toute stratégie mise en oeuvre là où c'est approprié, notamment:
(a) la récolte des données de base et données relatives à la tendance concernant la production, utilisation et émissions des 12 POPs spécifiés; et
b) la surveillance des réseaux afin de déterminer les concentrations de base et les orientations des concentrations des 12 POPs spécifiés dans les milieux écologique et biologique dans toutes les régions.
30. Le FISC a conclu qu'il n'existe pas de stocks de dioxines/furannes, cependant, il y a des matières qui en contiennent en tant que micro-contaminants. D'autres composés chlorés et bromés pourraient constituer une source potentielle d'émissions des dioxines/furannes dans l'environnement, en raison de la mauvaise combustion et/ou élimination. Les sols et sédiments dans des sites hautement contaminés pourraient être aussi des sources importantes.
4.3 Solutions de remplacement des pesticides et autres POP
31. Le FISC a conclu qu'il existe des solutions de remplacement (potentiellement y compris celles ayant recours à des méthodes indigènes) pour tout pesticide POP. Cependant, à l'heure actuelle, l'utilisation de ces solutions pour certaines applications peut être réduite dans certaines zones du monde ou pour certaines situations.
32. Le FISC a recommandé qu'il faudrait chercher à améliorer la disponibilité de l'information et de l'expertise en matière des solutions de remplacement, en assurant des programmes d'échange des informations et d'éducation, notamment: le développement continu du centre d'échange des informations du PNUE relatif aux POPs et leurs produits de remplacement, la mise en place des réseaux régionaux renforcés portant sur les POPs et leurs produits de remplacement, la production des études de cas sur les produits de remplacement, ainsi que l'utilisation d'un réseau d'information mondial sur les produits chimiques, ayant pour but de donner aux gouvernements les moyens de prendre leurs propres décisions, en ce qui concerne les POPs et leurs produits de remplacement.
33. Le FISC a recommandé qu'il faut élaborer des lignes directrices portant sur la sélection de solutions de remplacement des pesticides POP. Elles devraient comprendre des solutions de remplacement chimiques de même que non chimiques, ainsi que des conseils relatifs aux facteurs à considérer pour le choix des solutions de remplacements et des sources d'information. Une solution alternative proposée sera considérée comme étant inappropriée par les autorités nationales et régionales, si les conditions propres aux pays ou à la région sont telles qu'il est improbable que la solution de remplacement soit maniable sans occasionner des risques aux travailleurs, aux communités locales ou à l'environnement.
34. Le FISC a conclu que des mesures devront être prises en vue de réduire la dépendance à l'égard du DDT employé en matière de contrôle de maladies transmises par vecteurs, et que les efforts doivent être dirigés vers la mise en oeuvre de solutions de remplacement viables, accessibles à tout le monde, y compris les solutions ayant recours aux plantes médicinales indigènes, dans le but d'éliminer graduellement l'utilisation de DDT. Toutefois, cette substance ne doit être employée que dans le contexte d'une méthode intégrée complète visant le contrôle des vecteurs (par exemple, l'intégration des programmes sanitaires, de santé publique, la gestion de l'environnement, etc.) et ce conformément aux directives connexes de l'OMS.
35. Le FISC a constaté qu'il serait préférable, le cas échéant, d'adopter des mesures visant à réduire la dépendance aux pesticides chimiques, conformément aux principes de l'Action 21 de la conférence des Nations Unies sur l'environnement. On a noté que nombre de pays n'ont probablement pas suffisamment de ressources financières ou autres nécessaires pour avoir accès et élaborer des mesures de solutions de remplacement. Il faut accorder une aide aux pays en développement qui ont d'ores et déjà entamé des recherches sur les solutions de remplacement viables dans les pays.
36. Le FISC a conclu que les rapports issus du projet dirigé par la Suède portant sur les solutions de remplacement (FISC/EXP.POP.4.CMPL, FISC/EXP.POP.5) et le rapport de la réunion d'experts du FISC sur les POPs (FISC/EXP.POP/Rapport.1) avec l'information recueillie par le centre d'échange du PNUE, sont d'une utilité potentielle lorsque l'on détermine les solutions possibles de remplacement aux POPs spécifiés.
4.4 Biphényles polychlorés (PCBs)
37. Le FISC a conclu que les principales sources des déchets PCB proviennent des installations électriques qui fonctionnent grâce aux fluides diélectriques; des sources moins importantes comprennent les fluides hydrauliques et les produits de scellement. Les produits de remplacement des PCBs sont bien connus et facilement disponibles.
38. Le FISC a recommandé que l'on prenne une action à l'échelle nationale ou régionale en vue d'assurer la manutention er l'élimination des PCBs, d'une manière qui ne pose pas de risques pour l'environnement. Cette action doit comprendre:
(a) l'identification des lieux où se trouvent les PCBs;
(b) les inventaires des PCBs qui sont utilisés, les stocks de ceux-ci, et des déchets qui contiennent des PCBs; et
(c) un inventaire des capacités de destruction des PCBs existants dans le monde, de manière à avoir une meilleure compréhension de la disponibilité à l'échelle régionale de la nécessité, le cas échéant, de renforcer les capacités dans les années qui viennent.
39. Le FISC a recommandé que les organisations internationales appropriées, notamment les membres du PIOGC en étroite collaboration avec le FISC at les gouvernements nationaux, élaborent une liste ou même des lignes directrices simples, qui orientent l'identification des PCBs, et qui seraient utiles aux pays qui n'ont pas encore fait une telle identification, plus particulièrement aux pays en développement ou aux pays à économie en transition. Le FISC a noté que le fait de dresser de tels inventaires ou lignes directrices ne devraient pas entraver ou retarder la dissémination des informations ou les inventaires nationaux existants.
4.5 Sous-produits et contaminants non intentionnés:
40. Le FISC a conclu que les problèmes pertinents à considérer lorsque l'on envisage la gestion à l'échelle globale des dioxines/furannes sont les suivants:
(a) s'assurer de la mise en uvre des techniques et/ou des politiques relatives aux matériaux appropriés qui réduisent au minimum et/ou éliminent les émissions des dioxines/furannes;
(b) les avantages liés à l'utilisation de ces méteriaux, en comparaison de la disponibilité et de la faisabilité (particulièrement dans les pays en développement) des matériaux et des procédés de production alternatifs; et
(c) l'existence d'installations d'élimination sures et d'installations adéquates de gestion de déchets.
41. Le FISC a conclu que les connaissances sur les caractéristiques générales des émissions des dioxines/furannes à l'échelle globale seraient utiles dans la négociation et la mise en uvre d'un instrument global relatif aux POPs, notamment pour concentrer les actions réalistes visant à réduire et/ou à éliminer les émissions de ces substances et pour évaluer l'efficacité à l'avenir de ces actions.
42 A l'égard des POPs spécifiés qui sont des sous-produits non intentionnés, le FISC a conclu qu'il existe une moindre connaissance et/ou consensus en ce qui concerne le degré maximal de réduction d'émissions et/ou d'élimination de sources que pourraient atteindre les moyens actuels disponibles, de manière à arriver, de façon réaliste et efficace, à un degré significatif de réduction d'émission et/ou d'élimination de sources. Il peut y avoir une très grande variation quant aux moyens réalistes et efficaces dont disposent les pays développés, les pays en développement et les pays dont l'économie est en transition.
43. Le FISC a conclu que les installations d'incinération actuelles qui incorporent la technologie la plus avancée sont très coûteux du point de vue de la construction et ont des mode de fonctionnement très sophistiqués. Leur déploiement à une grande échelle dans les pays en développement ne semble pas probable dans un avenir proche. D'autres options, y compris l'expédition vers des installations existantes, et/ou l'utilisation des méthodologies d'élimination et/ou des politiques relatives aux matériaux devraient être explorées. Si l'on a affaire au transport transfrontalier, cela implique qu'il faut prendre en considération les instruments existants et leur capacité, de même que les installations de destruction mobiles.
44. Le FISC a recommandé que les pays identifient les sources d'émissions de dioxines/furannes à l'échelle nationale, en se servant des données relatives aux sources déjà identifiées par les pays développés à titre d'indication.
45. Le FISC a recommandé qu'il faut entreprendre des programmes de coopération ayant trait à la gestion des dioxines/furannes, (notamment ceux d'une nature régionale) entre les pays développés, les pays en développement et les pays à économie en transition, de concert avec les activités entreprises par les organismes du PIOGC.
4.6 D'autres actions proposées
46. Pour ce qui est de la liste des pesticides POP et des produits chimiques industriels qui sont ou ont été produits volontairement, le FISC a conclu que, mis à part les quelques utilisations subsistantes reconnues de certains POPs, ces substances posent des risques démesurés et peu contrôlables, sur la santé humaine et la salubrité de l'environnement, ainsi le FISC a recommandé:
(a) en ce qui concerne les pesticides POP spécifiés, des mesures visant à éliminer rapidement les productions subsistantes de ces substances et par la suite leur utilisation devront être entreprises, alors que l'on rende disponibles des solutions alternatives en vue de remplacer les quelques utilisations subsistantes reconnues; et
(b) en ce qui concerne les produits chimiques industriels POP spécifiés, il convient d'éliminer progressivement à l'échelle globale les PCBs et HCB. Il est également nécessaire, durant la période de transition vers la maîtrise totale de leurs utilisations, d'entreprendre des mesures de gestion qui portent sur l'utilisation, l'entreposage et l'élimination de ces substances.
47. Le FISC a recommandé que pour les cas des POPs qui sont des sous-produits non intentionnels, il faut poursuivre d'une façon expéditive les mesures, qui sont actuellement disponibles, pouvant donner lieu à un niveau réaliste et significatif de réduction d'émissions et/ou d'élimination de sources, et ce en s'assurant de la mise en uvre des actions réalisables et pratiques ainsi que l'examen et l'application des mesures additonnelles.
48. Le FISC a recommandé que des actions réalistes soient entreprises afin de
détruire les vieux stocks des POPs spécifiés et de remédier aux réservoirs
écologiques. Les producteurs, les pays exportateurs et importateurs doivent uvrer
ensemble pour résoudre le problème selon les priorités fixées, en tenant compte des
preoccupations qui suivent:
(a) des technologies de destruction sont disponibles et pourraient être appropriées
et pratiques dans certains cas; (b) dans nombre régions, surtout dans les pays en voie de développement, il manque
encore des installations de destructions qui soient appropriées et adéquates. Il se peut
que les coûts qu'occasionnent leur mise en place soient inabordables pour ces régions,
sans l'assistance technique ou autre; (c) dans bien des cas, la remédiation complète des réservoirs écologiques s'avérerait
peu réaliste ou insoutenable du point de vue technique ou économique; et (d) il est nécessaire d'obtenir d'avantage d'informations sur les stocks de vieux
POPs.
49. Le FISC a conclu qu'il est nécessiaire d'élaborer de nouvelles technologies de petite taille peu coûteuses visant la destruction et remédiation des déchets relatifs aux vieux stocks des POPs. En l'absence de solution permanente immédiate, il conviendrait de procéder à la mise en uvre des actions d'urgence, de façon à s'assurer que ces stocks ne soient pas disponibles ou utilisables, et qu'ils soient entreposés de manière à prévenir les risques immédiats sur la santé humaine et l'environnement.
5. RECOMMANDATIONS DU FISC AU CA DU PNUE ET A L'AMS:
50. En se fondant sur l'information qui a été évaluée en vue de l'application de la décision 18/32 du CA du PNUE, et sur les conclusions et recommandations renfermées dans ce rapport, le Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique (FISC) recommande au Conseil d'Administration (CA) du PNUE et à l'Assemblée mondiale de la santé (AMS), que:
51. Le CA du PNUE et l'AMS décident qu' une action mondiale immédiate devrait être entreprise ayant pour but de protéger la santé humaine et l'environnement, par des mesures prévoyant la réduction et/ou l'élimination (telles qu'elles sont élaborées dans les paragraphes 24 a,b,c) les émission et rejets des 12 polluants organiques persistants (POPs) précisés dans la décision 18/32 du CA du PNUE et, le cas échéant, l'élimination des productions et par la suite l'utilisation subsistante des POPs produits volontairement.
52. Le CA du PNUE et l'AMS reconnaissent le fait que pour protéger la santé humaine et l'environnement, une telle action mondiale doit comprendre:
(a) le recours à des approches distinctes et différenciées portant sur les pesticides, les produits chimiques industriels, et les sous-produits et contaminants non intentionnés;
(b) la mise en place de périodes de transition prévoyant l'application progressive des actions proposées;
(c) la gestion prudente et efficace des stocks existants de POPs et, dans la mesure du possible et en cas de besoin, l'élimination de ces derniers;
(d) la formation en matière de renforcement et de surveillance de l'utilisation, en vue de décourager la mauvaise utilisation de ces substances; et
(e) la remise en état des sites et des réservoirs écologiques contaminés.
53. Le CA du PNUE et l'AMS reconnaissent que l'action mondiale doit intégrer des mesures pratiques, telles que:
(a) la mise en uvre rapide d'un instrument juridique mondial ayant force obligatoire. Cet instrument doit être élaboré de manière à reconnaître les activités en cours relatives aux POPs et aux autres problèmes et institutions conjointes, de même que les conditions régionales et nationales différentes, compte tenu des préoccupations particulières des pays en développement et des pays dont l'économie est en transition. En outre, il faut prévoir l'engagement aux échelles nationale et régionale, permettant ainsi une meilleure protection que celle assurée par l'instrument mondial;
(b) des mesures volontaires, mises en uvre conjointement avec l'instrument juridique ayant force obligatoire ou indépendamment de lui;
(c) l'action aux niveaux national, régional, et mondial, en raison des besoins différents qui justifieraient des approches régionales et sous-régionales, et de la nécessité, au niveau national, de conjuguer de façon appropriée les instruments et mesures de politique, afin de mettre en uvre les engagements convenus à l'échelle internationale;
(d) l'identification des produits chimiques POP par des codes douaniers harmonizés et la procédure d'étiquetage conformément aux directives énoncées dans le Code International de Conduite de la FAO;
(e) la coordination des différentes initiatives régionales et internationales sur les POPs, afin de s'assurer que les résultats harmonisés dans le domaine de l'environnement et de la santé découlent des programmes efficaces qui se renforcent mutuellement, donnant lieu à l'élaboration des politiques ayant des objectifs complémentaires et non-conflictuels, et qui évitent les chevauchements et la répétition d'autres conventions et programmes internationaux et régionaux; et
(f) la mobilisation des compétences scientifique, technique et économique, compte tenu de la capacité des institutions et organisations existantes à fournir ces dernières.
54. Le CA du PNUE et l'AMS notent qu'il convient de prendre en compte les facteurs socio-économiques qui influent sur l'élaboration et l'application d'une action mondiale, notamment:
(a) les impacts possibles sur la production alimentaire;
(b) les impacts possibles sur la santé humaine (ex. les agents du contrôle des maladies transmises par vecteurs);
(c) le besoin en matière de renforcement des capacités des pays et des régions;
(d) les préoccupations financières et options de financement; et
(e) les impacts possibles sur le commerce.
55. Le CA du PNUE invite le PNUE, en coopération avec les organisations internationales compétentes, à préparer et convoquer un Comité intergouvernemental de négociation (CIN), ayant mandat d'élaborer un instrument juridique international ayant force obligatoire visant l'application de l'action mondiale, en commençant par des mesures portant sur les 12 POPs précisés. La participation au CIN devrait être ouverte aux gouvernements et d'autres organisations intergouvernementales et nongouvernementales compétentes, conformément aux exigences de l'ONU.
56. Le CA du PNUE et l'AMS prennent note de la nécessité d'établir des critères fondés sur les données scientifiques, de méme qu'une procédure visant l'identification des POPs additionnels pouvant justifier une inclusion dans une eventuelle action mondiale et recommandent que le CIN proposé soit incité à constituer , lors de sa première réunion, un groupe d'experts qui serait chargé de diriger ce travail. Le groupe devrait travailler de façon expéditive, agir en concordance avec le processus du CIN, dans le but d'établir des critères qui seront présentées pour examen au CIN, dans le cadre des négociations prévoyant l'instrument juridique ayant force obligatoire. Le processus doit assurer l'élaboration des critères qui portent sur la persistance, la bioaccumulation, la toxicité, et l'exposition dans des régions différentes, compte tenu des mécanismes de dispersion dans l'atmosphère, l'hydrosphère, et par les espèces migratoires. Le processus doit également étudier l'influence possible du transport maritime et des climats tropicaux.
57. La CA du PNUE recommande que le CIN, en assumant sa responsabilité, tienne compte des conclusions et recommandations du Groupe de travail ad hoc du FISC sur les POPs.
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