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Distr. GENERALE UNEP/POPS/INC/CEG/2/3 FRANÇAIS |
GROUPE D'EXPERTS SUR LES CRITÈRES DE CHOIX
DES POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS
Deuxième réunion
Vienne, 14-18 juin 1999
RAPPORT DE LA DEUXIÈME RÉUNION DU GROUPE D'EXPERTS SUR LES CRITÈRES
DE CHOIX DES POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS
INTRODUCTION
1. À sa première session, tenue à Montréal du 29 juin au
3 juillet 1998, le Comité de négociation intergouvernemental chargé d'élaborer un
instrument international juridiquement contraignant aux fins de l'application de mesures
internationales concernant certains polluants organiques persistants a décidé,
conformément au mandat que lui avait confié le Conseil d'administration du Programme des
Nations Unies pour l'environnement (PNUE) au paragraphe 9 de sa décision
19/13 C du 7 février 1997, de créer un organe de taille restreinte, qui serait
dénommé Groupe d'experts sur les critères, ayant pour objet d'élaborer des critères
et une procédure scientifiquement fondés permettant d'identifier de nouveaux polluants
organiques persistants qui pourraient faire l'objet de mesures internationales.
2. Au cours de la même session, le Comité de négociation
intergouvernemental a adopté le mandat du Groupe d'experts sur les critères qui figure
à l'annexe II du rapport du Comité sur les travaux de sa première session
(UNEP/POPS/INC.1/7).
3. La première réunion du Groupe d'experts sur les critères s'est tenue
au siège de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique de l'ONU
(CESAP) à Bangkok, du 26 au 30 octobre 1998, à l'invitation du Gouvernement du
Royaume de Thaïlande. La deuxième réunion s'est tenue au Centre international de
Vienne, du 14 au 18 juin 1999, avec l'assistance financière de l'Allemagne et de
l'Autriche.
I. OUVERTURE DE LA RÉUNION
A. Déclarations liminaires
4. La réunion a été ouverte le lundi 14 juin 1999 à
10 h 20 par Mme Fatoumata Jallow Ndoye (Gambie), Coprésidente du
Groupe d'experts sur les critères qui a remercié les Gouvernements allemand et
autrichien d'avoir conjointement assuré le financement intégral de la réunion.
5. Lors de la séance d'ouverture de la réunion, des déclarations ont
été faites par M. Heinz Schreiber, Directeur général du Ministère autrichien de
l'environnement, de la jeunesse et des affaires familiales, M. James Willis,
Directeur du Service des produits chimiques du PNUE et Mme Jallow Ndoye.
6. M. Schreiber, parlant au nom de M. Bartenstein, Ministre
autrichien de l'environnement, de la jeunesse et des affaires familiales, a félicité le
PNUE pour ses travaux dans le domaine de la gestion des polluants organiques persistants
et a remercié les services de conférence de l'Office des Nations Unies à Vienne pour
leur assistance dans la préparation et la conduite de la réunion. Il a noté qu'en
Autriche la sensibilisation au problème des produits chimiques s'était accrue durant la
dernière décennie, notamment pour ce qui est des pesticides et de leurs résidus dans
les aliments. La forte persistance de certains pesticides expliquait pourquoi ils
n'étaient pas autorisés en Autriche. Ainsi, pratiquement tous les pesticides comptant
parmi les polluants organiques persistants étaient interdit dans le pays.
M. Schreiber a fait état des caractéristiques principales et des propriétés
néfastes des polluants organiques persistants et a noté qu'il fallait entreprendre un
effort conjoint à l'échelon mondial pour faire face à ce problème. En conclusion, il a
déclaré que certains critères avaient déjà été élaborés par le Groupe d'experts
à sa première réunion et il a exprimé l'espoir que, durant cette semaine, les
participants pourraient établir de nouveaux critères appropriés et élaborer des
mesures d'application.
7. M. Willis, parlant au nom de M. Klaus Töpfer, Directeur
exécutif du PNUE, a remercié les Gouvernements allemand et autrichien d'avoir fourni les
ressources qui ont permis de tenir la deuxième réunion et a noté avec satisfaction la
large représentation des régions à la réunion. Il a réaffirmé que l'objectif du PNUE
était de conclure les négociations en 2000, ce qui permettrait d'organiser une
conférence diplomatique au début de l'an 2001, et il a remercié le Gouvernement
suédois d'avoir offert d'accueillir cette conférence. Il a expliqué que le processus de
négociation comportait trois volets, le Comité de négociation intergouvernemental
traitant des 12 polluants organiques persistants déjà recensés, le Groupe d'experts sur
les critères déterminant la marche à suivre pour ajouter de nouveaux produits chimiques
et le Groupe de la mise en uvre déterminant les procédures d'application. Un aspect
essentiel du processus de négociation était l'établissement des critères et
procédures à suivre pour ajouter de nouveaux produits chimiques; durant la réunion en
cours, le Groupe d'experts des critères devrait axer ses travaux sur la détermination de
ces critères et procédures et laisser au Comité de négociation intergouvernemental les
questions qui ne pourraient être entièrement résolues. En conclusion, M. Willis a
déclaré que l'on faisait de plus en plus souvent état de la menace que faisaient peser
les polluants organiques persistants et qu'il était essentiel que le processus de
négociation soit couronné de succès, dans l'intérêt d'un développement durable et
d'une vie plus sûre sur la planète.
8. Mme Jallow Ndoye a souhaité la bienvenue aux
participants et a noté que la bioaccumulation, la toxicité et la propagation à longue
distance comptaient parmi les facteurs les plus pertinents à prendre en compte en ce qui
concerne les polluants organiques persistants. Les recommandations du Groupe d'experts sur
les critères à sa deuxième réunion seraient communiquées au Comité de négociation
intergouvernemental à sa troisième session. Mme Jallow Ndoye a noté
certains des principaux points qui avaient été mis en lumière lors de la première
réunion du groupe d'experts sur les critères, notamment l'assistance technique et
financière requise par les pays pour la collecte d'informations, la définition des
responsabilités et la transparence du processus, et la prise en compte du savoir
autochtone. Elle a également noté qu'il fallait encore mettre au point les valeurs
seuils et les définitions. En conclusion, elle a souhaité que les délibérations des
participants soient couronnées de succès.
B. Participation
9. Ont assisté à la réunion les experts gouvernementaux des pays
suivants: Afrique du Sud, Allemagne, Angola, Antigua-et-Barbuda, Argentine, Arménie,
Australie, Autriche, Bélarus, Belgique, Bénin, Brésil, Burkina Faso, Canada,
Chili, Chine, Colombie, Comores, Côte d'Ivoire, Croatie, Cuba, Danemark, Espagne,
États-Unis d'Amérique, Éthiopie, Fédération de Russie, Finlande, France, Gambie,
Géorgie, Indonésie, Iran (République islamique d'), Islande, Italie, Japon, Jordanie,
Kirghizistan, Malaisie, Maroc, Mexique, Mongolie, Mozambique, Norvège, Pakistan,
Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Portugal, Qatar, République arabe syrienne, République de
Corée, République tchèque, République-Unie de Tanzanie, Roumanie, Royaume-Uni de
Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, Sénégal, Singapour, Suède, Suisse, Tchad,
Thaïlande, Turquie, Uruguay.
10. Les organes et institutions spécialisées des Nations Unies
ci-après étaient représentés par des observateurs: Organisation des Nations Unies
pour le développement industriel (ONUDI), Organisation météorologique mondiale (OMM),
Organisation mondiale de la santé (OMS)/Programme international de sécurité des
substances chimiques (PISSC).
11. Les organisations intergouvernementales ci-après étaient
représentées par des observateurs: Commission européenne, Organisation de la
Conférence islamique, Secrétariat du Commonwealth.
12. Les organisations non gouvernementales ci-après étaient
représentées par des observateurs: Association indienne des fabricants de produits
chimiques (ICMA), Centre d'écologie et de toxicologie de l'industrie chimique européenne
(ECETOC), Chemical Manufacturers Association, Conseil international des associations de
fabricants de produits chimiques (ICCA), Conseil international du droit de l'environnement
(CIDE), Fonds mondial pour la nature (WWF), Global Crop Protection Federation (GCPF),
Greenpeace International, World Chlorine Council (WCC).
II. QUESTIONS D'ORGANISATION
A. Bureau
13. Les membres élus du Bureau sont restés en fonctions:
Coprésidents : Mme Fatoumata Jallow Ndoye (Gambie)
M. Reiner Arndt (Allemagne)
Rapporteur: M. Jarupong Boon-Long (Thaïlande).
B. Adoption de l'ordre du jour
14. Le Groupe d'experts sur les critères a adopté l'ordre du jour
ci-après, tel qu'il figurait dans le document UNEP/POPS/INC/2/1:
1. Ouverture de la réunion.
2. Questions d'organisation:
a) Adoption de l'ordre du jour;
b) Organisation des travaux.
3. Établissement de critères scientifiques ainsi que d'une procédure
pour identifier d'autres polluants organiques persistants devant faire l'objet d'une
future action internationale.
4. Questions diverses.
5. Adoption du rapport.
6. Clôture de la réunion.
III. ÉTABLISSEMENT DE CRITÈRES SCIENTIFIQUES AINSI QUE D'UNE PROCÉDURE
POUR IDENTIFIER D'AUTRES POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS
DEVANT FAIRE L'OBJET D'UNE FUTURE ACTION INTERNATIONALE
15. Le représentant du secrétariat a présenté un projet de proposition
visant la procédure d'identification des polluants organiques persistants devant faire
l'objet d'une future action internationale (UNEP/POPS/INC/CEG/2/2) et a appelé
l'attention sur les changements apportés aux annexes I et II du rapport de la
première réunion du Groupe d'experts sur les critères (UNEP/POPS/INC/CEG/1/3) à
l'occasion de l'établissement du document soumis à l'examen. Il a fait observer que le
secrétariat s'était efforcé de définir une procédure simple, accompagnée d'une
structure organisationnelle directe. Le Groupe d'experts sur les critères a félicité le
secrétariat du document ainsi établi, et il est convenu d'en faire la base de ses
débats.
16. Prenant la parole à la séance d'ouverture de la réunion,
M. Reiner Arndt, coprésident du Groupe d'experts sur les critères, a rappelé
les différentes tâches et le plan général de travail de la réunion, et a noté deux
questions soulevées lors de la réunion précédente, à savoir l'opportunité d'inclure
le tributylétain dans une future convention sur les polluants organiques persistants, et
la disponibilité de résultats d'essais, qui étaient restées en suspens. Il a noté que
le rapport du Groupe d'experts sur les critères avait été bien accueilli par le Comité
de négociation intergouvernemental à sa deuxième session.
17. Au sujet de la question en suspens d'une inclusion éventuelle du
tributylétain dans le champ d'application de la future convention sur les polluants
organiques persistants, il avait été suggéré que de nouvelles informations soient
demandées à l'Organisation maritime internationale (OMI) par le biais du Comité de
négociation intergouvernemental. Aussi, à la deuxième session du Comité de
négociation intergouvernemental, l'OMI avait fait savoir qu'un instrument mondial
élaboré actuellement par le Comité de la protection du milieu marin assurerait, s'il
était adopté, l'interdiction mondiale, au 1er janvier 2003, de
l'utilisation des composés organostanniques agissant comme biocides dans les revêtements
antisalissure des coques des navires, et l'interdiction totale de la présence de ces
composés au 1er janvier 2008.
18. A la première réunion du Groupe d'experts sur les critères,
plusieurs spécialistes s'étaient déclarés intéressés par la détermination de la
disponibilité de résultats d'essais pour l'établissement des critères de choix des
polluants organiques persistants, en commençant par les produits chimiques et les
pesticides fabriqués en très grandes quantités. L'expert des États-Unis d'Amérique
s'était porté volontaire pour diriger cette activité. Les experts de l'Afrique du Sud,
de l'Allemagne, du Brésil, du Danemark, de la Finlande, de l'Inde, de l'Islande, du
Japon, de la Norvège et de la Suède et les observateurs de la Commission européenne et
du Conseil international des associations de fabricants de produits chimiques (ICCA)
avaient manifesté leur intérêt pour cette activité. L'expert des États-Unis
d'Amérique a donc présenté au Groupe un rapport faisant le point de la question.
19. Au cours du débat qui a suivi, un expert a observé que l'on ne
disposait que de données limitées sur les pesticides, notamment en ce qui concerne leur
suivi. Plusieurs experts ont noté que de nombreuses études étaient fondées sur des
essais effectués dans les régions tempérées et ne tenaient pas compte des
températures et de l'hygrométrie plus élevées que présentent les zones tropicales, et
qu'elles n'y étaient donc pas valables. Un expert a aussi noté que, même pour ce qui
est des régions tempérées, les valeurs devaient souvent être extrapolées, car les
données n'étaient pas toujours harmonisées.
20. Un expert a estimé que le Groupe d'experts sur les critères devrait,
conformément au mandat qu'il avait à l'origine reçu du Comité de négociation
intergouvernemental, se concentrer sur l'élaboration de procédures conduisant à
l'identification de polluants organiques persistants, ainsi que sur les annexes D, E
et F. Convaincu qu'il appartenait au Comité de négociation intergouvernemental de
traiter de la négociation politique, il a estimé que les autres aspects des procédures
devraient être examinés par ce Comité.
21. Plusieurs experts ont apporté des informations supplémentaires sur
les activités pertinentes, nationales ou autres, qui ont été menées depuis la
dernière réunion du Groupe d'experts sur les critères.
A. Articles F et O
22. Après un bref débat général, le Groupe d'experts sur les critères
a décidé de constituer un groupe de contact, placé sous la présidence de
M. David Egilson (Islande), qui serait chargé d'examiner les questions
soulevées en relation avec l'Article F, relatif à l'inscription de substances
chimiques aux annexes A, B ou C, et les aspects pertinents de l'Article O,
relatif à la Conférence des Parties, et de rendre compte de ses conclusions au Groupe
d'experts sur les critères à la présente session.
23. Dans ses délibérations concernant le cadre théorique de la
procédure, le groupe de contact a envisagé les trois options suivantes:
a) Un seul organe subsidiaire traiterait du profil de risque et de la
gestion des risques: cette option assurerait un processus simple et permanent, mais son
inconvénient éventuel serait que souvent des personnes différentes traiteraient de
l'évaluation scientifique et des aspects politiques des mesures de gestion;
b) Un ou deux organes subsidiaires serai(en)t chargé(s) d'évaluer
consécutivement le profil de risque et de gestion des risques, sans approbation
officielle de la Conférence des Parties entre les deux étapes: de même que
l'option a), cette option assurerait un processus simple et permanent, quoique
légèrement plus complexe vu la nécessité d'assurer une séparation appropriée entre
les aspects scientifiques et les aspects politiques, avec l'inconvénient éventuel d'une
absence d'orientations politiques;
c) Deux organes subsidiaires, avec approbation officielle de la
Conférence des Parties entre les deux étapes: cette option assurerait un processus
transparent et ouvert, si des orientations politiques étaient données selon que de
besoin, mais pourrait éventuellement être lourd, notamment si des réunions de la
Conférence des Parties n'étaient pas organisées chaque année.
24. Sur la base de ces discussions, il a été convenu de retenir et de
développer l'option b). La procédure élaborée dans le cadre de l'option b)
est présentée sous la forme d'un éventuel article F, joint à la section A de
l'annexe au présent rapport, et communiqué au Comité de négociation
intergouvernemental pour examen. Plusieurs experts ont estimé que cette procédure
devrait faire l'objet d'un texte juridique, en raison de la nature de l'instrument et de
l'impératif de transparence, tandis que d'autres ont estimé que ce niveau de détail
devrait plutôt être traité dans une annexe ou une décision de la Conférence des
Parties.
25. En outre, les experts ont indiqué les questions qui devraient si
possible être traitées par le Comité de négociation intergouvernemental, notamment:
a) Nécessité éventuelle de confier la tâche mentionnée au
paragraphe 2 du projet à plus d'un organe subsidiaire, ou que des groupes de travail
spéciaux ou permanents soient constitués par le Comité pour s'acquitter des
différentes fonctions;
b) En relation encore avec le paragraphe 2 du projet, nécessité
d'approfondir la question des modalités selon lesquelles communiquer la proposition, sous
forme résumée, aux observateurs. Le Groupe d'experts sur les critères est convenu que
cette question pourrait adéquatement être traitée sous l'article O;
c) Nécessité d'approfondir la question de la détermination des délais.
À cet égard, le Groupe d'experts sur les critères a estimé que ces délais pourraient
être fixés par la Conférence des Parties dans le cadre de la mise en uvre;
d) Opinion de certains experts, au sujet du paragraphe 4 du projet,
que le terme "flexible" tel qu'utilisé signifiait qu'une proposition pourrait
être considérée comme ayant répondu aux critères s'il n'était pas vraiment satisfait
à l'un des critères, mais qu'il était largement satisfait à deux autres critères, ou
davantage;
e) Idée que les informations mentionnées aux paragraphes 5 et 6 du
projet devraient être rendues disponibles de façon plus générale et que les questions
relatives aux informations de cette nature devraient être considérées comme entrant
dans les attributions du Secrétariat;
f) Reconnaissance de l'idée que l'organe ou les organes subsidiaire(s)
devrai(en)t élaborer des procédures spécifiques en ce qui concerne les modalités de
définition d'un profil de risque cohérent ainsi que l'évaluation de la gestion des
risques, par exemple par l'intermédiaire d'un sous-groupe, d'un mécanisme de pays
responsable, de services de consultants, etc.; et
g) Idée que les paragraphes 11 et 12 du projet avaient trait à la
question des amendements et qu'il conviendrait qu'ils soient traités par le Comité de
négociation intergouvernemental.
26. Pour favoriser un débat informé, au sein du Comité de négociation
intergouvernemental, sur la question des procédures, le Groupe d'experts sur les
critères a prié le secrétariat d'établir, à l'intention du Comité à sa troisième
session, un document d'information sur les calendriers et les incidences financières
probables de la procédure proposée.
27. Lorsqu'il a examiné l'article O, le Groupe d'experts sur les
critères n'a fait aucune recommandation en ce qui concerne le libellé. En l'absence de
texte convenu, les paragraphes pertinents de l'article O sont joints au présent
document, à la section B de l'annexe I, comme indiqué dans la note du
secrétariat communiquant le projet de proposition concernant les procédures permettant
d'identifier les polluants organiques persistants devant faire l'objet de mesures
internationales (UNEP/POPS/INC/CEG/2/2). Le Groupe est toutefois convenu que les
considérations ci-après devraient guider l'élaboration de libellés par le Comité de
négociation intergouvernemental:
a) Compte tenu de l'ampleur et de la diversité des tâches que la
Conférence des Parties devrait assumer, il a été estimé qu'il serait nécessaire de
prévoir un organe subsidiaire ou plusieurs pour s'en charger;
b) L'organe ou les organes subsidiaire(s) devrai(en)t avoir une taille
maniable;
c) Seules les Parties devraient pouvoir y siéger;
d) Les observateurs du système des Nations Unies devraient pouvoir
participer à ses ou à leurs travaux.
28. Le Groupe d'experts sur les critères a noté que le ou les organe(s)
subsidiaire(s) pourrai(en)t établir d'autres sous-groupes spéciaux ou permanents, comme
de besoin, pour traiter de questions précises, telles que l'évaluation des risques et
les questions de gestion pour des types spécifiques de substances. Il a été estimé
que, dans la composition de cet organe ou de ces organes, il devrait être dûment tenu
compte du principe d'une répartition géographique équitable et des capacités
professionnelles et techniques des membres.
B. Annexe D, annexe E, annexe F et définitions
29. Après une discussion générale, un groupe de contact a été
constitué, coprésidé par M. Andrew Gilman (Canada) et Mme Ines
Toro Suarez (Colombie), pour examiner les questions ayant trait aux annexes D, E
et F, ainsi qu'aux définitions. En ce qui concerne ces dernières, le Groupe
d'experts sur les critères est convenu que, à l'exception de celle qui se rapporte au
"profil de risque", les définitions ne s'entendaient pas comme devant figurer
dans l'article de la future convention visant l'utilisation des termes, mais comme des
définitions de travail devant faciliter les délibérations du Comité de négociation
intergouvernemental.
30. En ce qui concerne l'annexe D, plusieurs experts ont suggéré que le
Comité de négociation intergouvernemental examine la possibilité d'inclure les facteurs
socioéconomiques en tant que motifs de préoccupation dans l'évaluation de l'impact
d'une substance. D'autres ont estimé que la prise en compte des facteurs
socioéconomiques avait sa place non pas dans l'évaluation du risque, mais dans la
gestion du risque. Le Groupe d'experts sur les critères a pris note du fait que, même si
l'idée de ne pas demander de données exhaustives n'était plus reflétée dans le texte
de l'annexe D, elle demeurait une préoccupation valable pour tous les experts, et la
formulation actuelle ne devait pas s'entendre comme une nouvelle exigence que les données
soient exhaustives.
31. En ce qui concerne les dispositions relatives à la persistance, il
n'a pas été trouvé d'accord sur le point de savoir si la demi-vie de la substance dans
l'eau devait être supérieure à deux mois ou à six mois; de même, en ce qui concerne
la bioaccumulation, des vues divergentes ont été exprimées quant au point de savoir si
le log Koe devait être supérieur à 4 ou à 5. Les motifs étayant ces deux
possibilités ont été débattus, et il a été convenu que la question serait tranchée
par le Comité de négociation intergouvernemental.
32. Le Groupe d'experts sur les critères a réaffirmé que, si l'on base
le potentiel de bioaccumulation sur le log Koe, il faut alors prendre en
considération les effets des dimensions moléculaires, du poids moléculaire, du
potentiel métabolique et de la solubilité.
33. Un expert a émis une réserve au sujet de l'alinéa 1 d) de
l'annexe D, dans l'attente des résultats de la discussion de la définition de la
propagation à longue distance dans l'environnement.
34. En outre, le secrétariat a fait observer que le texte de
l'annexe D, tel qu'actuellement libellé, signifiait que des informations étaient
requises sur tous les critères, même s'il n'y avait pas de "et" pour
enchaîner les alinéas 1 a), b), c), d) et e), comme dans l'annexe I
au rapport du Groupe d'experts sur les critères sur les travaux de sa première réunion
(UNEP/POPS/INC/CEG/1/3).
35. En ce qui concerne l'annexe E, le Groupe d'experts sur les critères a
noté que le chapeau du paragraphe 1 fournissait des explications et que l'insertion
de ce texte dans celui de la future convention devrait encore être débattue. La
première phrase du texte était libellée de manière à être compatible avec la
définition du "profil de risque" devant être insérée dans l'article de la
future convention visant l'utilisation des termes.
36. Quelques experts ont souligné que le profil de risque devrait être
axé sur les informations scientifiques nécessaires à l'évaluation de la substance dans
le contexte de la Convention. Le Groupe d'experts sur les critères a recommandé que le
secrétariat établisse un compendium des informations et des avis techniques qu'il a
formulés, et le mette à la disposition du ou des organes subsidiaires.
37. En ce qui concerne la définition du profil de risque, plusieurs
experts ont demandé de nouveaux éclaircissements sur la signification de l'adjectif
"importantes" dans ce contexte. Le Groupe d'experts sur les critères est
convenu que les "informations relatives à la libération des substances",
telles qu'entendues à l'alinéa a), devraient s'appliquer à tous les types
d'émissions, y compris, notamment, pendant le transport, l'entreposage, la manutention et
la mise au rebut.
38. Sur un point de caractère plus général, le Groupe d'experts sur les
critères a souligné l'importance d'une approche fondée sur le principe de précaution,
et a recommandé que le Comité de négociation intergouvernemental intègre cette
approche, là où il conviendra, dans la future convention. Plusieurs experts se sont
déclarés d'avis que, à cet égard, une référence explicite devrait être faite au
principe de précaution, comme le prévoit le Principe 15 de la Déclaration de Rio.
D'autres ont observé que cette mention figurait déjà dans le préambule des conventions
mondiales.
39. En outre, le groupe de contact avait été chargé d'examiner les
questions relatives à la méthodologie des essais et à la génération de données; à
la qualité des données et à leur validité; et au devenir des substances dans
l'environnement. À l'issue de cet examen, le Groupe d'experts sur les critères a
recommandé que le Comité de négociation intergouvernemental puisse souhaiter envisager
de renvoyer la question des besoins de définition et d'amélioration des méthodes
d'essai correspondantes à des organisations telles l'Organisation internationale de
normalisation (ISO) et l'Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE), et de recommander que ces organisations entreprennent de faire en sorte que les
besoins concernant des méthodes d'essai nouvelles et améliorées soient mieux
satisfaits.
40. Le Groupe d'experts sur les critères a noté que les données de
suivi s'entendaient au sens large, pour couvrir des domaines tels que les éléments du
milieu, les aliments et les biotes, mais sans y être confinées.
41. Le Groupe d'experts sur les critères a aussi recommandé que le
Comité de négociation intergouvernemental puisse souhaiter envisager d'élaborer et
d'énoncer une disposition, conformément à ses principes et à ses objectifs, tendant à
identifier et à définir des approches, au titre de la Convention, par lesquelles les
Parties encourageraient les fabricants de substances en cause à produire les résultats
d'essais exigés pour satisfaire aux prescriptions de la Convention. Ces résultats
devraient être générés dans des conditions normalisées au moyen des méthodes d'essai
et des pratiques de laboratoire largement reconnues.
42. Le Groupe d'experts sur les critères a aussi estimé que, dans de
nombreux domaines, il reste à répondre à des besoins de recherche.
43. En ce qui concerne la qualité et validité des données, le Groupe
d'experts sur les critères a reconnu que des données ont pu être générées au moyen
d'une grande diversité de méthodes d'essai et dans différentes conditions. Il est
convenu que toutes les données disponibles devaient être prises en compte, et qu'il
conviendrait de faire preuve de discrimination scientifique en mettant un accent plus fort
sur les résultats générés dans des conditions et par des méthodes d'essai
normalisées et de bonnes pratiques de laboratoire.
44. Les résultats obtenus dans des conditions d'essai non normalisées ou
au moyen de méthodes d'essai non reconnues pouvaient aussi être prises en
considération, car ils pouvaient être plus appropriés pour ce qui est des raisons
motivant la préoccupation. Dans le descriptif des risques, toutefois, l'examen de ces
études pourrait devoir se faire plus rigoureux, en particulier si les observations
s'écartaient notablement de la masse des données issues d'autres études.
45. En ce qui concerne le devenir dans le milieu, le Groupe d'experts sur
les critères, à la lumière de la discussion aussi bien en plénière qu'au sein du
groupe de contact, est convenu que de nombreuses propriétés et données relatives au
devenir dans le milieu étaient utiles pour évaluer le pouvoir de propagation à longue
distance. Ces propriétés et ces données, dont beaucoup étaient pertinentes dans
plusieurs de ces domaines, pouvaient être groupées en données relatives au transport
(pression de vapeur, constante d'Henry, solubilité dans l'eau, caractéristiques
relatives au transport local, régional ou mondial dans le milieu, dispersion des
particules, densité, etc.), au transfert (log Koe, autres coefficients de partage,
solubilité dans l'eau, poids moléculaire, taille moléculaire, facteur de
bioconcentration, facteur de bioaccumulation, etc.), et aux transformations (structure
moléculaire, demi-vie dans divers éléments de l'environnement, et nombreuses autres
propriétés et données indiquées ci-dessus). En outre, les experts sont convenus qu'à
l'alinéa 1 c) de l'annexe E, l'expression "valeurs mesurées"
renvoie aux valeurs mesurées des facteurs de bioconcentration et de bioaccumulation.
46. Le projet d'annexe E, tel que soumis par le Groupe d'experts sur les
critères à l'examen du Comité de négociation intergouvernemental, figure à la
section D de l'annexe I au présent rapport.
47. Le Groupe d'experts sur les critères a brièvement examiné la
question de l'information sur les considérations socioéconomiques, et il est convenu de
communiquer le projet d'annexe F, tel qu'il figure à la section E de
l'annexe I au présent rapport, au Comité de négociation intergouvernemental, pour
examen.
48. En ce qui concerne les définitions, le Groupe d'experts sur les
critères a établi un petit groupe de contact, sous la présidence de M. Charles
Auer (États-Unis d'Amérique). Ces définitions figurent à la section F de
l'annexe I au présent rapport.
49. Par ailleurs, le Groupe d'experts sur les critères est convenu qu'il
était inutile de tenter de définir le terme "substance". Il a été convenu
que, dans le contexte de l'annexe D, le terme "substance" recouvrait tous
les groupes de substances ou classes de composés visés. Il a aussi été convenu que les
organométalliques étaient des substances chimiques organiques, et qu'ils tombaient donc
dans le champ d'application de la future convention. Plusieurs experts ont noté que les
termes ayant déjà une définition scientifique convenue ne devaient pas faire l'objet
d'une nouvelle définition
50. Il a aussi été convenu que le processus d'évaluation dont
serai(en)t chargé(s) l'organe ou les organes subsidiaire(s) au titre de la future
convention devrait s'étendre à l'examen des produits de transformation de la substance
présentant les caractéristiques d'un polluant organique persistant, tel que défini dans
la future convention. À cet égard, les Parties devraient pouvoir désigner des
substances organiques qui ne sont pas des polluants organiques persistants en soi, mais
dont les produits de transformation répondent aux critères établis par la future
convention.
51. Conformément à son mandat, qui fait référence à une exposition
dans différentes régions et à la possibilité d'une propagation régionale ou mondiale,
le Groupe d'experts sur les critères a débattu de la notion de "propagation à
longue distance dans l'environnement". Trois propositions de définition ont
reflété les divergences de vues, comme suit:
a) Propagation d'une substance dans l'environnement au moins à l'échelle
régionale et dans différentes régions du monde;
b) Propagation d'une substance dans l'environnement à l'échelle mondiale
ou transrégionale et sur une distance ne permettant pas à une action régionale de
porter remède au problème;
c) Propagation d'une substance dans l'environnement à l'échelle mondiale
ou transrégionale de telle nature qu'une action mondiale est justifiée.
52. Quelques experts ont suggéré que le terme "région" soit
lui aussi plus précisément défini. Plusieurs ont estimé que même une propagation
régionale, à une échelle suffisante, pouvait tomber dans le champ d'application de la
future convention, tandis qu'un autre expert a estimé que la définition était déjà
convenablement donnée sous le titre d) de l'annexe D. À l'issue de ce débat,
le Groupe d'experts sur les critères a décidé qu'il appartiendrait au Comité de
négociation intergouvernemental de poursuivre l'examen de cette question.
53. En outre, le Groupe d'experts sur les critères est convenu d'une
interprétation générale des termes "toxicité" et "écotoxicité"
tels qu'utilisés dans la future convention. Ces termes s'entendaient comme couvrant une
large gamme d'effets toxiques susceptibles d'être déterminés par différentes études in
vivo et in vitro dans des conditions contrôlées de laboratoire, des études
de terrain du biote, et des études épidémiologiques. En outre, les effets observés ou
signalés pourraient être associés à différents types d'expositions uniques,
multiples, intermittentes ou continues, et pourraient être immédiats ou différés, ou
encore de courte durée ou chroniques.
IV. QUESTIONS DIVERSES
54. Aucune autre question n'a été débattue.
V. ADOPTION DU RAPPORT
55. Le présent rapport a été adopté à la séance plénière de
clôture de la réunion, le vendredi 18 juin 1999, sur la base du projet de
rapport qui avait été distribué sous les cotes UNEP/POPS/INC/CEG/L.1, L.1/Add.1 et
L.1/Add.2, étant entendu que la mise au point finale du texte serait confiée au
Rapporteur.
VI. CLÔTURE DE LA SESSION
56. À la séance de clôture, le vendredi 18 juin 1999, le
Groupe d'experts sur les critères a noté qu'en établissant sa proposition, pour examen
par le Comité de négociation intergouvernemental à sa prochaine session, il s'était
acquitté du mandat qui lui avait été conféré et avait ainsi achevé son travail.
57. Après les échanges de courtoisies d'usage, la Co-Présidence a
prononcé la clôture de la réunion à 16 h 30, le vendredi
18 juin 1999.
Annexe I
PROJET DE CRITÈRES SCIENTIFIQUES ET DE PROCÉDURE POUR IDENTIFIER
D'AUTRES POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS DEVANT
FAIRE L'OBJET D'UNE FUTURE ACTION INTERNATIONALE
A. Article F. Inscription de substances aux annexes A, B ou C
1. Toute Partie peut présenter au Secrétariat une proposition
d'inscription d'une substance à une ou plusieurs des annexes A, B ou C de la
présente Convention. La proposition doit comporter les informations requises aux termes
de l'annexe D. Lorsqu'elle soumet une proposition, la Partie peut être assistée par
d'autres Parties et/ou par le Secrétariat.
2. Le Secrétariat, le plus tôt possible et en tout état de cause moins
de [six mois] après réception d'une proposition en vertu du paragraphe 1 du
présent article, vérifie si la proposition comporte les informations requises aux termes
de l'annexe D. Si la proposition ne comporte pas les informations requises aux termes
de l'annexe D, le Secrétariat en informe comme il convient la Partie ou les Parties
ayant soumis la proposition.
3. Lorsqu'il est établi que les informations requises aux termes de
l'annexe D concernant une substance donnée ayant fait l'objet d'une proposition ont
bien été communiquées, le Secrétariat transmet la proposition au Comité d'étude des
polluants organiques persistants et communique un résumé de la proposition à toutes les
Parties et observateurs.
4. Le Comité d'étude des polluants organiques persistants examine les
informations figurant dans la proposition, en appliquant avec souplesse et transparence,
et de manière intégrée, les critères de sélection énoncés à l'annexe D. Si la
proposition répond aux critères de sélection, le Comité entreprend de l'examiner. Si
elle ne répond pas aux critères de sélection, le Secrétariat en informe comme il
convient toutes les Parties et observateurs, et la proposition est mise de côté.
5. Après l'examen mentionné au paragraphe 4, et préalablement à
l'examen technique de la proposition, le Secrétariat diffuse un exemplaire de la
proposition aux Parties et aux observateurs, et il demande à toutes les Parties et
observateurs de contribuer à l'information conformément à l'annexe E.
6. Le Secrétariat rassemble les informations requises mentionnées au
paragraphe 5 et les transmet au Comité d'étude des polluants organiques
persistants.
7. Le Comité d'étude des polluants organiques persistants procède à
l'examen de la proposition, en tenant compte des informations additionnelles prescrites au
paragraphe 6, et établit un profil de risque, conformément à l'annexe E. Le
Secrétariat communique le rapport correspondant à toutes les Parties et observateurs et
recueille les observations techniques pendant une [période spécifiée] [période ne
dépassant pas [x] mois]. Le Comité tient compte de ces observations lorsqu'il finit
d'établir le profil de risque.
8. Si, sur la base du profil de risque, le Comité d'étude des polluants
organiques persistants convient qu'il doit être donné suite à la proposition, il
demande à toutes les Parties et observateurs d'apporter les informations indiquées à
l'annexe F pendant une [période spécifiée] [période ne dépassant pas [x] mois].
Si le Comité convient qu'il ne doit pas être donné suite à la proposition, le
Secrétariat en informe toutes les Parties et observateurs, et la proposition est mise de
côté.
9. Pour les propositions auxquelles il est donné suite, le Comité
établit une évaluation de la gestion du risque, qui comprend une analyse des mesures
possibles de contrôle de la substance, en tenant compte des considérations
socioéconomiques conformément à l'annexe F.
10. Sur la base du profil de risque mentionné au paragraphe 7, et de
l'évaluation de la gestion du risque mentionnée au paragraphe 9, le Comité formule
une recommandation tendant à ce que la substance soit étudiée ou non par la Conférence
des Parties pour inscription au titre de la Convention. Cette recommandation prend la
forme d'un rapport adressé à la Conférence des Parties et contenant le profil de risque
et l'évaluation de la gestion du risque, qui comprend une analyse des mesures de
contrôle possibles. Lorsque le rapport est disponible, il est communiqué à toutes les
Parties.
11. La Conférence des Parties décide s'il convient d'inscrire le
polluant organique persistant proposé au titre de la Convention, et approuve les mesures
appropriées de contrôle pour accompagner l'inscription de la substance dans une ou
plusieurs des annexes.
12. Lorsqu'il est décidé d'inscrire une substance dans une ou plusieurs
des annexes A, B ou C, et que les mesures appropriées de contrôle ont été
approuvées par la Conférence des Parties, le Secrétariat communique sans retard ces
informations à toutes les Parties.
13. Le Comité d'étude des polluants organiques persistants est
responsable devant la Conférence des Parties pour ce qui est de la prioritisation et de
la prompte exécution de ses fonctions au titre du présent Article, et en rend compte à
la Conférence des Parties à ses sessions ordinaires.
B. Article O. Conférence des Parties
(...)
La Conférence des Parties, à sa première réunion, crée un organe
subsidiaire, dénommé le Comité d'étude des polluants organiques persistants, qui est
chargé de s'acquitter des fonctions qui lui sont assignées en vertu de la présente
Convention. À cet égard:
a) Les membres du Comité d'étude des polluants organiques persistants
sont nommés par la Conférence des Parties. Le Comité est composé d'un nombre limité
de spécialistes de l'évaluation ou de la gestion des substances chimiques désignés par
les gouvernements. Les membres du Comité sont désignés en tenant compte du principe
d'une répartition géographique équitable et en veillant à assurer un équilibre entre
les Parties développées et les Parties en développement;
b) La Conférence des Parties définit le mandat du Comité, son
organisation et son fonctionnement;
c) Le Comité n'épargne aucun effort pour adopter ses recommandations par
consensus. Si tous les efforts dans ce sens ont été vains et qu'aucun accord n'est
intervenu, les recommandations sont adoptées en dernier recours par un vote à la
majorité des deux tiers des Parties présentes et votantes.
(...)
C. Annexe D
INFORMATIONS REQUISES ET CRITÈRES APPLICABLES AU STADE
DE LA PROPOSITION ET DE LA SÉLECTION DES POLLUANTS
ORGANIQUES PERSISTANTS
1. La ou les Parties qui propose(nt) l'inscription d'une substance à une
ou plusieurs des annexes A, B ou C doit (doivent) identifier la substance
(voir al. a) ci-dessous) et fournir les informations concernant les critères
énoncés aux alinéas b), c), d) et e) ci-après:
a) Identité de la substance: nom (marque(s) de fabrique, nom(s)
commercial (commerciaux) et synonymes, numéro du Chemical Abstracts Service (CAS)
Registry, nom de l'Union internationale de chimie pure et appliquée (UICPA), le cas
échéant) et structure, y compris, le cas échéant, les spécifications des isomères
(ou la structure de la catégorie chimique);
b) Persistance:
i) Preuve que la demi-vie de la substance dans l'eau est supérieure à
[deux mois] [six mois], ou que sa demi-vie dans les sols est supérieure à six mois, ou
que sa demi-vie dans les sédiments est supérieure à six mois;
ii) Preuve que la substance est par ailleurs suffisamment persistante pour
constituer un sujet de préoccupation au regard de la Convention;
c) Bioaccumulation:
i) Preuve que le facteur de bioconcentration (BCF) ou le facteur de
bioaccumulation (BAF) dans les espèces aquatiques pour la substance considérée est
supérieur à 5 000 ou, en l'absence des BCF/BAF, que le logarithme de Koe est
supérieur à [4] [5]; ou
ii) Preuve qu'une substance suscite l'inquiétude pour d'autres raisons
comme par exemple un facteur élevé de bioaccumulation dans d'autres espèces, ou une
toxicité ou une écotoxicité élevées; ou
iii) Données de surveillance des biotes indiquant que le potentiel de
bioaccumulation de la substance suffit pour constituer un motif d'inquiétude au regard de
la Convention.
d) Pouvoir de propagation à longue distance dans l'environnement:
i) Concentrations mesurées constituant un motif d'inquiétude en des
lieux distants des sources d'émission de la substance; ou
ii) Données de surveillance indiquant que la propagation de la substance
à longue distance dans l'environnement, avec propagation éventuelle à un milieu
récepteur, a pu se produire par le biais de l'atmosphère ou de l'eau ou d'espèces
migratrices; ou
iii) Propriétés concernant le devenir de la substance dans
l'environnement et/ou résultats de modélisations démontrant que la substance peut se
propager à longue distance dans l'environnement par l'air ou par l'eau ou par le biais
d'espèces migratrices, avec propagation éventuelle à un milieu récepteur, loin des
sources d'émission. S'agissant des substances qui se propagent facilement dans l'air, la
demi-vie dans l'air devrait être supérieure à deux jours;
e) [Raisons motivant la préoccupation] [Effets néfastes]: Preuve
que les données sur la toxicité ou l'écotoxicité font apparaître un risque pour la
santé humaine ou pour l'environnement. Ces preuves [doivent] [devraient] [, dans la
mesure du possible,] inclure une comparaison des données sur la toxicité et
l'écotoxicité avec les quantités décelées ou prévues d'une substance, résultant ou
attendues d'une propagation à longue distance dans l'environnement.
2. La ou les Parties qui propose(nt) l'inscription d'une substance doit
(doivent), dans la mesure du possible et compte tenu des moyens dont elle(s) dispose(nt),
fournir des renseignements supplémentaires venant appuyer la proposition à l'examen. En
élaborant une proposition, les Parties peuvent recourir à des connaissances techniques
de toute origine.
D. Annexe E
INFORMATIONS REQUISES POUR LE PROFIL DE RISQUE
1. L'examen a pour objet de déterminer si la substance, du fait de sa
propagation à longue distance dans l'environnement, risque d'avoir des conséquences
néfastes importantes sur la santé des personnes et/ou l'environnement, ce qui
justifierait une mesure de portée mondiale. À cet effet, un profil de risque est établi
de façon à préciser davantage et à évaluer les renseignements visés à
l'annexe D; en l'occurrence, les types d'informations à rassembler seront, entre
autres, les suivants:
a) Données concernant les sources, y compris, le cas échéant, la
production et, notamment, les volumes produits et les lieux de production; l'emploi des
substances et leur libération sous forme notamment de rejets, de pertes et d'émissions;
b) Évaluation du risque pour une (des) valeur(s) de seuil suscitant
l'inquiétude. Cette évaluation devrait comprendre un examen des interactions
toxicologiques entre plusieurs substances;
c) Devenir dans le milieu, notamment données et informations sur les
propriétés chimiques et physiques et sur la persistance d'une substance et sur leur lien
avec la propagation de la substance dans l'environnement, son transfert au sein d'un même
milieu et entre divers milieux, sa dégradation et sa transformation en d'autres
substances. Il convient de déterminer le facteur de bioconcentration (BCF) ou le facteur
de bioaccumulation (BAF) sur la base de valeurs mesurées, excepté lorsque les données
de surveillance sont jugées suffisantes à cet effet;
d) Données de surveillance;
e) Information sur l'exposition, en des points déterminés et en
particulier par suite de la propagation à longue distance, et notamment renseignements
sur la biodisponibilité;
f) Évaluations ou descriptifs ou profils de risque nationaux, régionaux
et internationaux, et informations sur l'étiquetage et les classifications du risque,
dans la mesure où elles sont disponibles; statut de la substance au regard des
conventions internationales.
E. Annexe F
INFORMATIONS SUR LES CONSIDÉRATIONS SOCIOÉCONOMIQUES
Il conviendrait de procéder à l'évaluation des mesures de contrôle, en
prenant en compte toutes les solutions possibles, y compris la gestion et l'élimination,
applicables aux substances examinées en vue de leur inscription au nombre des substances
visées par la Convention. À cette fin, il conviendrait de communiquer tous
renseignements utiles sur les aspects socioéconomiques des mesures de contrôle afin de
permettre à la Conférence des Parties de se prononcer. Ces informations devraient
montrer qu'il a été dûment tenu compte des différences existant entre les Parties du
point de vue des moyens et des conditions et porter sur les points figurant sur la liste
indicative suivante:
a) Efficacité des mesures de contrôle du point de vue de la réduction
des risques, qui est l'objectif fixé:
i) Faisabilité technique;
ii) Coût;
b) Solutions de remplacement (produits et procédés):
i) Coût;
ii) Efficacité;
iii) Risque;
iv) Disponibilité;
v) Faisabilité technique;
vi) Accessibilité;
c) Effets positifs ou négatifs, ou conjugaison de ces deux types
d'effets, sur la société résultant de l'application des mesures de contrôle:
i) Santé (notamment santé publique, salubrité du milieu, hygiène
industrielle);
ii) Agriculture (notamment aquaculture et foresterie);
iii) Biotes (diversité biologique);
iv) Aspects économiques;
v) Évolution dans le sens du développement durable;
vi) Coûts sociaux;
d) Déchets et conséquences de leur élimination (en particulier
réserves de pesticides périmés et la décontamination des sites):
i) Faisabilité technique;
ii) Coût;
e) Accès à l'information et éducation de la collectivité;
f) État du contrôle et capacité de surveillance;
g) Toutes mesures de contrôle prises au niveau national ou régional, y
compris des renseignements sur les solutions de remplacement et autres informations utiles
sur la gestion des risques.
F. Définitions
TERME DÉFINITION
Profil de risque Examen écrit détaillé, comprenant une analyse et des
conclusions intégrées axées sur les informations scientifiques nécessaires pour
déterminer si la substance, du fait de sa propagation à longue distance dans
l'environnement, risque d'entraîner des effets néfastes importants pour la santé des
personnes et/ou pour l'environnement, justifiant ainsi des mesures de portée mondiale.
Demi-vie Temps nécessaire pour que la concentration initiale d'une
substance baisse de moitié.
Facteur de bioconcentration (BCF) Concentration d'une substance dans un
organisme, ou adsorbée sur un organisme, ou dans des tissus déterminés dudit organisme
divisée par la concentration de la substance dans le milieu environnant à l'équilibre.
Facteur de bioaccumulation (BAF) Concentration d'une substance dans un
organisme divisée par la concentration de la substance dans le milieu environnant.
Logarithme de Koe Logarithme du coefficient de concentration du produit
chimique dans le n-octanol et dans l'eau à l'équilibre.
Annexe II
DOCUMENTS DONT LE GROUPE D'EXPERTS SUR LES CRITÈRES
ÉTAIT SAISI À SA TROISIÈME RÉUNION
UNEP/POPS/INC/CEG/2/1 Ordre du jour provisoire
UNEP/POPS/INC/CEG/2/1/Add.1 Provisional programme of work
UNEP/POPS/INC/CEG/2/2 Projet de proposition concernant les procédures
permettant d'identifier les polluants organiques persistants devant faire l'objet de
mesures internationales: Note du Secrétariat
UNEP/POPS/INC/CEG/2/INF/1 Mandat du Groupe d'experts sur les critères de
choix des polluants organiques persistants et décisions intéressant les travaux du
groupe qui ont été adoptées par le Comité de négociation intergouvernemental à ses
première et deuxième sessions: Note du Secrétariat
UNEP/POPS/INC/CEG/2/INF/2 Diagramme illustrant le projet de procédure
pour identifier d'autres polluants organiques persistants
UNEP/POPS/INC/CEG/2/INF/3 Comments submitted by Governments on the report
of the Criteria Expert Group on the work of its first session: European Union and Norway
UNEP/POPS/INC/CEG/2/INF/3/Add.1 Comments submitted by Governments on the
report of the Criteria Expert Group on the work of its first session: Australia
UNEP/POPS/INC/CEG/2/INF/3/Add.2 Comments submitted by Governments on the
report of the Criteria Expert Group on the work of its first session: Ecuador
UNEP/POPS/INC/CEG/2/INF/4 Liste des participants
UNEP/POPS/INC/CEG/1/3 Rapport de la première réunion du Groupe d'experts
sur les critères de choix des polluants organiques persistants