DOSSIER
DE PRESSE
STOCKHOLM
2001
CONFÉRENCE DE PLÉNIPOTENTIAIRES RELATIVE À LA CONVENTION DE STOCKHOLM SUR LES POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS
22 et 23 mai 2001 Stockholm, Suède
Table des matières
Réalisé par PNUE-Substances chimiques avec le concours du Bureau dinformation pour les conventions du PNUE
Uniquement destiné aux médias;
il ne sagit pas dun document officiel.
COMMUNIQUÉ
DE PRESSE
Les
gouvernements parachèvent le traité
sur les polluants organiques persistants
Johannesburg, 10 décembre 2000 Les diplomates de 122 Etats ont
parachevé le texte dun traité qui contraindra juridiquement les Etats à réduire
ou à éliminer les rejets de certains produits chimiques hautement toxiques.
« Les
polluants organiques persistants menacent la santé et le bien-être des êtres humains,
ainsi que la flore et la faune du monde entier » a déclaré John Buccini,
délégué du gouvernement canadien et président des négociations. « Le traité
protégera les générations actuelles et futures des risques de cancer, de malformations
congénitales et dautres tragédies dues aux POP ».
Klaus Töpfer,
Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour lenvironnement (PNUE)
chargé des négociations, sest réjoui de la fermeté des dispositions adoptées
afin de promouvoir laction internationale face aux POP.
« Cest
un traité solide et efficace que lon pourra actualiser et élargir au fil du temps,
de manière à assurer la meilleure protection possible contre les POP », a-t-il
ajouté.
Les mesures de
contrôle visent la production, limportation, lexportation,
lélimination et lutilisation des POP. Les Etats doivent favoriser le recours
aux meilleures techniques et pratiques pour remplacer les POP, tout en prévenant la mise
au point de nouveaux POP. Ils se doteront dune législation nationale et élaboront
des plans daction pour sacquitter de leurs obligations.
Douze substances
chimiques sont concernées au départ. Un Comité détude des POP envisagera
régulièrement linscription dautres produits à la liste initiale, ceci afin
que le traité reste un instrument dynamique, capable de sadapter aux nouvelles
données scientifiques.
Les pays en
développement et à économie en transition bénéficieront dune aide pour
sacquitter de leurs obligations en matière de réduction et délimination des
POP. Des ressources financières « nouvelles et additionnelles » et une
assistance technique seront fournies dans ce but.
La majorité des substances visées font lobjet
dune interdiction immédiate. Toutefois, une dérogation est accordée pour le DDT,
encore nécessaire à la lutte contre les moustiques vecteurs du paludisme dans de
nombreuses régions tropicales. Les gouvernements pourront continuer à protéger la
population de cette maladie extrêmement meurtrière, jusquà ce quil soit
possible de remplacer le DDT par des moyens chimiques et autres abordables, efficaces et
sûrs.
Sagissant
des PCB, largement employés dans les transformateurs et dautres appareils, il sera
possible de conserver léquipement en place jusquen 2025, à condition de
prévenir toute fuite. On ne produit plus de PCB aujourdhui, mais il en reste des
millions de tonnes dans ce genre de matériel. De plus, dérogations propres à certains
pays, limitées dans le temps, sont consenties pour dautres produits chimiques.
Les Etats
sengagent à réduire les rejets de furanes et de dioxines, substances plus
difficiles à contrôler car elles sont produites de manière involontaire, « dans
le but de réduire leur volume au minimum et, si possible, de les éliminer à
terme ».
Les autres
mesures nationales imposées par le traité concernent la communication des informations,
la recherche-développement, la surveillance, linformation et léducation du
public.
Quelque
600 personnes ont participé à la réunion de Johannesburg, cinquième et dernière
rencontre de négociation sur les POP. Le traité sera officiellement adopté et signé
par les ministres et dautres plénipotentiaires à la Conférence diplomatique de
Stockholm, les 22 et 23 mai 2001. La Convention entrera en vigueur lorsque cinquante
gouvernements auront déposé leur instrument de ratification, ce qui prend en général
plusieurs années.
Les POP font partie des polluants les plus dangereux rejetés dans
lenvironnement chaque année par les activités humaines. Extrêmement toxiques, ils
peuvent entraîner la mort, diverses pathologies et des malformations congénitales chez
lhomme et lanimal. Ils provoquent notamment des cancers, des allergies et une
hypersensibilité, attaquent le système nerveux central et périphérique, perturbent la
fonction reproductrice et le système immunitaire.
Ces composés
très stables prennent des années voire des décennies à se décomposer. Ils circulent
dans le monde par un phénomène appelé « effet sauterelle ». Rejetés à un
endroit précis dans lenvironnement, ils sont transportés dans latmosphère
très loin de leur point dorigine, par une succession dévaporations et de
dépôts qui suivent souvent le rythme des saisons.
En outre, les
POP se concentrent dans les organismes vivants par un autre phénomène, la
bioaccumulation. Bien quils ne soient pas solubles dans leau, ils sont
facilement absorbés par les tissus adipeux, où les teneurs peuvent être
70 000 fois supérieures aux valeurs de fond. Les poissons, les rapaces, les
mammifères et les êtres humains en ingèrent de grandes quantités parce quils se
trouvent en haut de la chaîne alimentaire. De plus, ils emportent les POP dans leurs
déplacements. Cest pour cela quon trouve ces substances dans les organismes
vivants qui peuplent lArctique, à des milliers de kilomètres de toute source
importante.
Il existe
heureusement des produits de remplacement à la plupart des POP. Mais leur coût élevé,
le manque dinformation du public et labsence dinfrastructure et de
techniques adaptées retardent leur adoption. Les solutions envisagées doivent tenir
compte des propriétés et de lemploi de chaque substance, ainsi que des conditions
climatiques et socio-économiques de chaque pays.
Les douze POP visés comprennent huit pesticides (aldrine, chlordane, DDT,
dieldrine, endrine, heptachlore, mirex et toxaphène), deux produits industriels (PCB et
hexachlorobenzène, qui est également un pesticide) et deux sous-produits indésirables
de la combustion et de la transformation industrielle (dioxines et furanes).
A lattention des journalistes : Pour plus dinformations, veuillez contacter Michael Williams à Johannesburg (T.U. + 2 heures) dimanche jusquà 13 h au tél. +27-11-508-1559 et laprès-midi au tél. +41-79-409-1528, à Genève à compter de mardi matin au tél. +41-22-917-8242, ou par courrier élec. michael.williams@unep.ch. Voir aussi le site www.chem.unep.ch/pops/
Les POP sont des
substances chimiques organiques, cest-à-dire à base de carbone. Leurs propriétés
physiques et chimiques sont telles quune fois rejetés dans le milieu naturel :
Les
POP sont surtout rejetés dans lenvironnement par les activités humaines depuis
plusieurs dizaines dannées. On en trouve aujourdhui dans de vastes régions
du globe (y compris là où on nen a jamais utilisé) et, pour certains dentre
eux, dans le monde entier. Cette terrible contamination des écosystèmes, des organismes
vivants et de nombreuses denrées alimentaires a entraîné une exposition continue
dune multitude despèces, dont lêtre humain, pendant plusieurs
générations, accompagnée deffets toxiques aigus et chroniques.
On a répertorié
douze POP nocifs pour la santé et pour le milieu naturel, regroupés en trois
catégories :
Les
POP provoquent des cancers, des allergies et une hypersensibilité, attaquent le système
nerveux central et périphérique, perturbent la fonction reproductrice et le système
immunitaire. Certains entraînent des troubles endocriniens. Le dérèglement du système
hormonal peut affecter les fonctions reproductrices et immunitaires des personnes
exposées et de leur descendance, en plus de perturber le développement normal et
daccroître les risques de cancer.
En
outre, les POP se concentrent dans les organismes vivants selon un autre processus que
lon nomme la bioaccumulation. Bien quils ne soient pas solubles dans
leau, les POP sont facilement absorbés par les tissus adipeux, où leurs
concentrations peuvent être jusquà 70 000 fois supérieures à leurs valeurs dans
le milieu ambiant. Les poissons, les rapaces, les mammifères, et les êtres humains se
trouvent en haut de la chaîne alimentaire et absorbent donc les plus fortes
concentrations. Quand ils voyagent, les POP voyagent avec eux. En conséquence, on peut
trouver des POP chez des personnes et des animaux vivant dans des régions comme
lArctique, à des milliers de kilomètres de toute source importante.
* Aldrine
Il sagit
dun pesticide que lon répand au sol pour tuer les termites, les sauterelles,
les vers racinaires du maïs, ainsi que dautres insectes nuisibles, laldrine
peut également tuer des oiseaux, des poissons, et des êtres humains. Lors dun
incident, on pense que du riz traité avec de laldrine a causé la mort de centaines
doiseaux aquatiques du littoral, ainsi que des passereaux sur la côte du Golf du
Texas aprèss que ceux-ci aient soit mangé des animaux qui avaient ingéré ce riz, soit
consommé eux-mêmes ce riz. Chez lhomme, la dose létale pour un adulte de sexe
masculin est estimée à environ cinq grammes. Lhomme est essentiellement exposé à
laldrine à travers les produits laitiers et la viande. Des études indiennes
montrent que la consommation moyenne journalière daldrine, et de son sous-produit
la dieldrine (voir plus bas) est denviron 19 microgrammes par personne. Lutilisation de laldrine a été
interdite ou sévèrement réglementée dans de nombreux pays.
* Biphényles polychlorés (PCB) Ces
composés sont utilisés dans lindustrie comme liquides échangeurs de chaleur, dans
les transformateurs et les condensateurs, comme additifs dans les peintures, dans les
papiers autocopiants, et dans les plastiques. Parmi les 209 différents types de PCB, 13
montrent une toxicité semblable à celle des dioxines. Leur persistance dans
lenvironnement correspond à leur degré de chloration, et leurs demi-vies peuvent
aller de 10 jours à un an et demi. Les PCB sont toxiques pour les poissons, ils les tuent
à hautes doses et provoquent des avortements à doses inférieures. Des recherches ont
lié la présence de PCB avec des problèmes de reproduction et une disparition du
système immunitaire chez différents animaux sauvages, comme les phoques et les visons.
Quantités de personnes ont
été exposées aux PCB du fait de la contamination des aliments. La consommation
dhuile de riz contaminée au Japon en 1968, et à Taiwan en 1979, a entraîné une
pigmentation des ongles et des membranes muqueuses ainsi quun gonflement des
paupières, accompagnés de fatigue, de nausées, et de vomissements. Du fait de la
persistance des PCB dans le corps de leurs mères, les enfants nés jusquà 7 ans
après laccident de Taïwan ont présenté des retards de croissance et des
problèmes de comportement. De même, les enfants nés de
mères qui mangeaient une grande quantité de poissons contaminés du Lac Michigan
ont présenté une mauvaise mémoire à court terme. Les PCB sont également
immunodépresseurs et sont classifiés parmi les agents probablement cancérogènes pour
lhomme.
* Chlordane
Utilisé de
manière intensive contre les termites et comme insecticide à large spectre sur quantité
de produits agricoles, le chlordane demeure longtemps dans le sol et lon sait
quil a une demi-vie dun an après son épandage. La dose létale du chlordane
pour les poissons et les oiseaux varie selon les espèces, mais des tests ont montré
quil pouvait tuer des colverts, des cailles, et des crevettes roses. Le chlordane
peut affecter le système immunitaire de lhomme et il fait partie des substances
répertoriées comme vraisemblablement cancérogènes pour lhomme. On pense que
lhomme y est principalement exposé par voie aérienne, et la présence de chlordane
a été décelée dans lair à lintérieur dhabitations aux Etats Unis
et au Japon. Le chlordane est soit interdit soit sévèrement réglementé dans des
douzaines de pays.
* DDT Sans doute
celui qui souffre de la pire réputation parmi les POP, le DDT a largement été utilisé
durant la seconde guerre mondiale pour protéger les soldats et les civils contre la
malaria, le typhus, et dautres maladies propagées par les insectes. Après la
guerre, le DDT a continué à être utilisé contre des maladies, et il a été épandu
sur différentes cultures, notamment le coton. Le DDT continue a être utilisé contre les
moustiques dans de nombreux pays, afin de lutter contre la malaria. Sa stabilité, sa
rémanence (jusquà 50% peut rester dans le sol 10 à15 ans après son épandage),
et le fait quil ait été si largement répandu signifient que lon peut
trouver des résidus de DDT partout; on en a même trouvé dans lArctique.
Leffet toxique du DDT
sans doute le plus connu est lamincissement de la coquille des oeufs des oiseaux,
des oiseaux de proie, particulièrement. Son impact sur les populations doiseaux a
conduit à son interdiction dans de nombreux pays dans les années soixante-dix.
Trente-quatre pays ont interdit le DDT, et trente-quatre autres ont sévèrement
réglementé son usage. Malgré cela, sa présence a été décelée dans des aliments du
monde entier. Bien que les quantités résiduelles décelées chez les animaux domestiques
aient régulièrement baissé au cours des deux dernières décennies, le DDT contenu dans
les aliments demeure la principale source de contamination pour la population. Chez
lhomme, les effets aigus à court terme du DDT sont limités, mais une exposition à
long terme a pu être associée avec des problèmes de santé chroniques. On a trouvé du
DDT dans du lait maternel, ce qui a suscité de vives inquiétudes concernant la santé
des nourrissons.
* Dieldrine
Principalement utilisé contre les termites et les ravageurs du textile, la dieldrine a
également été utilisée pour lutter contre les maladies propagées par les insectes et
contre les insectes en milieu agricole. Sa demi-vie dans le sol est dune durée
approximative de cinq ans. Le pesticide aldrine se transforme rapidement en dieldrine,
cest pourquoi les concentrations de dieldrine dans lenvironnement sont
supérieures à ce que sa seule utilisation semble indiquer. La dieldrine est extrêmement
toxique pour les poissons et les autres animaux aquatiques, particulièrement les
grenouilles, dont les embryons peuvent présenter des déformations de la colonne
vertébrale après avoir été soumis à des doses minimes. Des résidus de dieldrine ont
été décelés dans lair, leau, les sols, chez les poissons, les oiseaux, et
les mammifères, et notamment chez lhomme. Les aliments représentent la première
source de contamination de la population. Par exemple, la dieldrine est le second des
pesticides les plus communément rencontrés dans une étude américaine portant sur du
lait pasteurisé.
* Dioxines
Ces substances
chimiques sont produites involontairement, suite à une combustion incomplète, et au
cours de la fabrication de pesticides et dautres substances chlorées. Elles sont
émises essentiellement lors de lincinération de déchets hospitaliers, municipaux,
et dangereux, ainsi que par les véhicules automobiles, la combustion de la tourbe, du
charbon, et du bois. Il existe 75 différentes sortes de dioxines, parmi lesquelles sept
sont considérées comme préoccupantes. La présence dun type de dioxine a
été décelée dans le sol 10 à 12 ans après une première contamination. Les dioxines
ont été associées à nombre deffets nocifs chez lhomme, notamment à des
perturbations immunitaires et enzymatiques, ainsi quà la chloracné, et sont
répertoriées parmi les substances provoquant vraisemblablement des cancers chez
lhomme. Les animaux de laboratoire auxquels sont données des dioxines souffrent de
nombreux effets, et dune augmentation des malformations congénitales et de
mortalité périnatale, notamment. Des poissons soumis à ces substances meurent peu
après leur exposition. Les aliments (particulièrement dorigine animale) sont la
principale source de contamination chez lhomme.
* Endrine
Cet insecticide
est pulvérisé sur les feuilles des cultures de coton et de céréales. Elle est
également utilisée pour lutter contre les rongeurs comme les souris et les campagnols.
Les animaux peuvent métaboliser lendrine, elle ne saccumule donc pas dans
leurs tissus adipeux de manière aussi importante que le font structurellement des
substances chimiques similaires. Elle possède une longue demi-vie cependant,
puisquelle persiste dans le sol pendant plus de 12 ans. De plus, lendrine est
extrêmement toxique pour les poissons. En contact avec une haute dose dendrine dans
leau, les oeufs de vairons éclosent prématurément et meurent au cours du
neuvième jour suivant leur contamination. La voie de contamination essentielle chez
lhomme se trouve dans les aliments, bien que les quantités ingérées
habituellement semblent en deçà des limites considérées sans danger par les autorités
mondiales en matière de santé publique.
* Furanes
Ces composés
sont produits involontairement essentiellement de la même manière que sont élaborés
les dioxines, mais aussi lors de la fabrication des PCB (voir plus loin). Une autre
similarité réside dans le fait quils ont également été décelés dans les
émissions des incinérateurs de déchets et celles des automobiles. Les furanes
présentent une structure semblable à celle des dioxines et partagent nombre de leurs
effets toxiques. Il en existent 135 types différents, et leur toxicité varie. Les
furanes persistent dans lenvironnement pendant de longues périodes, et ils sont
répertoriés parmi les substances probablement cancérogènes pour lhomme. Les
aliments, ceux dorigine animale particulièrement, constituent la principale source
de contamination chez lhomme. Des furanes ont également été décelés chez des
nourrissons allaités.
* Heptachlore
Essentiellement utilisé pour tuer les insectes rampants et les termites,
lheptachlore a également été largement utilisé pour tuer les insectes qui
sattaquent au coton, les sauterelles, les parasites dautres cultures, ainsi
que les moustiques porteurs de la malaria. On pense quils est responsable du déclin
de nombreuses populations doiseaux sauvages, loie canadienne et la crécerelle
américaine dans le bassin de la Columbia aux Etats Unis, notamment. Ces oies sont mortes
après avoir mangé des graines traitées avec des doses dheptachlore inférieures
à celles recommandées par le fabricant, ce qui tend à montrer que même une utilisation
responsable peut être mortelle pour la faune sauvage. Des tests en laboratoire ont
montré que des doses importantes dheptachlore étaient fatales aux visons, aux
rats, et aux lapins, alors que des doses plus faibles entraînaient des changements dans
leur comportement et diminuaient leurs capacités de reproduction. Lheptachlore est
répertorié parmi les substances probablement cancérogènes chez lhomme, et deux
douzaines de pays ont, soit interdit, soit sévèrement réglementé son utilisation. Les
aliments constituent la principale source de contamination chez lhomme, et des
résidus dheptachlore ont été décelés dans le sang de bovins américains et
australiens.
*Hexachlorobenzène (HCB)
Introduit en 1945 pour traiter les semences, lhexachlorobenzène détruit les
champignons des cultures. Il a été largement employé contre la carie du blé.
Cest aussi un sous-produit de la fabrication de certaines substances industrielles
et on le retrouve sous forme dimpureté dans plusieurs pesticides. Lorsque des
habitants de lest de la Turquie ont consommé des céréales dont les semences
avaient été traitées, entre 1954 et 1959, ils ont présenté divers symptômes, dont
des lésions cutanées photosensibles, des diarrhées et une asthénie. Plusieurs milliers
dentre eux ont souffert dun trouble métabolique appelé porphyrie et
14 % sont morts. Le placenta et le lait maternel ont constitué des vecteurs de
contamination. En forte concentration, le HCB entraîne la mort chez certains animaux, des
perturbations du système reproducteur à moindre dose. Tous les types daliments
peuvent en contenir. Lors dune étude de la viande espagnole, on en a trouvé dans
tous les échantillons. On estime quen Inde, labsorption quotidienne de HCB
est de 0,13 microgrammes par kilogramme de poids corporel en moyenne.
*Mirex Cet insecticide est essentiellement utilisé pour lutter contre
la fourmi de feu, ainsi que contre dautres sortes de fourmis et de termites. Il a
également été utilisé comme agent ignifuge dans les plastiques, le caoutchouc, et les
matériaux électriques. Une exposition directe au mirex ne semble pas entraîner de
dommages chez lhomme, mais les études portant sur des animaux de laboratoire ont
conduit à le classer parmi les produits probablement cancérogènes chez lhomme.
Des études ont montré la toxicité du mirex pour plusieurs espèces végétales ainsi
que pour les poissons et les crustacés. Il est considéré comme lun des pesticides
les plus stables et persistants, et sa demi-vie est supérieure à 10 ans. Le principal
vecteur dexposition chez lhomme réside dans les aliments, particulièrement
la viande, le poisson et le gibier.
* Toxaphène
Cet insecticide
est utilisé pour le coton, les céréales, les fruits, les noix, et les légumes. Il a
également été utilisé contre les tiques et les mites chez le bétail. Le toxaphène
était le pesticide le plus répandu aux Etats Unis en 1975. Plus de 50% du toxaphène
peut persister dans le sol jusquà 12 ans. Chez lhomme, la principale source
dexposition est vraisemblablement dorigine alimentaire. Bien que la toxicité
du toxaphème par exposition directe ne soit pas élevée chez lhomme, il a été
répertorié comme agent probablement cancérogène pour lhomme à cause de ses
effets sur des animaux de laboratoire. Il est extrêmement toxique pour les poissons; la
truite arc-en-ciel exposée au toxaphène lors dune expérience de 90 jours a
présenté une réduction de 46% de son poids, la viabilité de ses oeufs a été
réduite, et une exposition à long terme à la concentration de 0.5 microgrammes par
litre deau a réduit la viabilité de ses oeufs à zéro. Trente-sept pays ont
interdit le toxaphène, et 11 autres ont sévèrement réglementé son utilisation.
Depuis
quelques décennies, la prise de conscience par de nombreux pays des risques liés aux POP
ont conduit à adopter des mesures à léchelon national, régional et international
en vue de protéger la santé humaine et lenvironnement.
Voici maintenant
plus de trente ans, le Printemps silencieux de Rachel Carson a souligné les
dangers que faisaient courir le DDT et dautres pesticides en évoquant limage
hallucinante dun printemps sans oiseaux. En attirant lattention des médias,
cet ouvrage a conduit plusieurs pays à prendre des mesures dinterdiction ou à
sévèrement réglementer lutilisation du DDT au début des années soixante-dix.
Les gouvernements ont également progressivement interdit, ou strictement réglementé,
lutilisation dautres composés chimiques, en réaction à laccumulation
des preuves scientifiques concernant leur toxicité chez lhomme et chez
lanimal.
Depuis lors, de
nombreux pays ont adopté une législation propre à réglementer la production et
lutilisation des substances chimiques dangereuses. Cependant, puisque les POP
circulent autour de la Terre, aucun pays ne peut, à lui seul, en préserver ses citoyens
ou son environnement. Une action unifiée de la communauté internationale est
essentielle.
Heureusement, il
existe des alternatives à la plupart des POP. Le problème réside dans leur coût
élevé, le manque de sensibilisation du public, ainsi que dans labsence
dinfrastructures et de technologies appropriées qui, souvent, dissuadent de les
adopter. Cest pourquoi, afin de diminuer le besoin dutiliser les POP, la
communauté internationale va devoir recourir à tous les outils à sa disposition, et
notamment à léducation, à des mesures incitatives, à la réglementation, et, à
linterdiction si cela savère nécessaire.
Les solutions
doivent être adaptées aux propriétés et à lutilisation spécifiques de chaque
substance, ainsi quaux conditions climatiques et socio-économiques de chaque pays.
Mais il faut agir rapidement: la persistance des ces produits chimiques dans leau et
le sol ainsi que leur accumulation dans les organismes vivants signifient que chaque
année qui passe sans quune solution ait été trouvée conduit à des décennies de
contamination supplémentaires.
En
1992, réunis à Rio au Sommet de la Terre, les gouvernements ont adopté le programme
Action 21, dont le chapitre 19 sintitule « Gestion écologiquement
rationnelle des substances chimiques toxiques, y compris la prévention du trafic
international illicite des produits toxiques et dangereux ». On y propose de créer
une tribune intergouvernementale afin de renforcer la coordination des travaux menés à
léchelon international. Créé en 1994, le Forum intergouvernemental sur la
sécurité chimique (FISC) a formulé des orientations générales et des stratégies
visant à harmoniser les méthodes dévaluation des risques et la classification des
produits chimiques. Il a également contribué à renforcer léchange
dinformations, la réduction des risques, les capacités en matière de gestion,
etc.
Dans le même
temps, il était créé un Programme interorganisation de gestion écologiquement
rationnelle des produits chimiques (IOMC) en vue dencourager la coordination entre
les organisations internationales engagées dans la mise en oeuvre du chapitre 19
dAction 21. Les participants à lIOMC sont notamment, à lheure
actuelle, le PNUE, lOIT, la FAO, lOMS, lOrganisation des Nations Unies
pour le développement industriel (ONUDI), lInstitut des Nations Unies pour la
recherche et la formation (UNITAR), ainsi que lOCDE.
Les premiers pas
en direction dune réglementation du commerce international des produits chimiques
dangereux ont été effectués par le Code international de conduite pour la distribution
et lutilisation des pesticides (tel quil a été amendé en 1989) de la FAO et
par les Directives de Londres applicables à léchange de renseignements sur les
produits chimiques qui font lobjet du commerce international du PNUE (modifiées en
1989). Ensemble, ces instruments ont conduit à la création de la Procédure de
consentement préalable (PIC) en connaissance de cause, procédure volontaire administrée
conjointement par la FAO et le PNUE.
La procédure du
PIC est un moyen de connaître officiellement les décisions des pays importateurs quant
à leur volonté de recevoir ou non de tels produits chimiques à lavenir. Elle a
pour objet de promouvoir le partage des responsabilités entre pays exportateurs et pays
importateurs en ce qui concerne la protection de la santé et de lenvironnement
contre les effets néfastes de certains produits chimiques dangereux faisant lobjet
déchanges internationaux. La procédure volontaire du PIC concerne 22 pesticides et
cinq substances chimiques industrielles parmi lesquelles figurent sept des douze
POP.
Le dispositif
volontaire du PIC a bien fonctionné, et 154 pays ont participé à cette procédure. Au
milieu des années quatre-vingt-dix, cependant, les gouvernements ont constaté la
nécessité dun traité juridiquement contraignant afin de régir le commerce de ces
produits chimiques dangereux. Les négociations ont débuté en 1996. La Convention sur la
procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains
produits chimiques et pesticides dangereux qui font lobjet dun commerce
international a été adoptée et signée lors dune Conférence de
plénipotentiaires à Rotterdam, les 10 et 11 septembre 1998. Treize pays ont
ratifié le texte jusquà présent.
Troisième
étape: Réduire les rejets et les émissions
En
mai 1995, le Conseil dadministration du PNUE a appelé à une évaluation
internationale des 12 POP identifiés (Décision 18/32). En réponse, le Programme
interorganisations de gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques a
effectué un résumé de la littérature scientifique concernant les POP et a réuni
linformation disponible sur leurs propriétés chimiques, leur toxicité, leur
dispersion dans lenvironnement, et
sur dautres propriétés pertinentes. Un Groupe de travail spécial PNUE/FISC sur
les POP a été mis sur pied.
Le Forum
intergouvernemental sur la sécurité chimique a abouti, en juin 1996, à la conclusion
que lon disposait de preuves suffisantes de la nécessité de mesures
internationales et notamment dun instrument planétaire juridiquement
contraignant pour réduire les risques que présentent les POP pour la santé et
lenvironnement. Ces recommandations ont été transmises au Conseil
dadministration du PNUE et à lAssemblée
mondiale de la santé de lOMS.
En février
1997, lors de la réunion du Conseil dadministration du PNUE (et trois mois plus
tard à lAssemblée mondiale de la Santé de lOMS), les gouvernements sont
convenus :
On
appelait également à établir et échanger les informations, à évaluer et suivre les
stratégies de parade, à trouver des substituts, à identifier et répertorier les PCB,
à mesurer la capacité dincinérer ou de détruire autrement les stocks
indésirables et à déterminer les sources démissions de dioxines et de furanes.
Les
négociations relatives à une convention du PNUE sur les POP se sont déroulées sur cinq
sessions, selon le calendrier suivant : 29 juin-3 juillet 1998 à Montréal
(Canada), 25-29 janvier 1999 à Nairobi (Kenya), 6-11 septembre 1999 à Genève
(Suisse), 20-25 mars 2000 à Bonn (Allemagne) et 4-9 décembre 2000 à
Johannesburg (Afrique du Sud). Le 10 décembre 2000, les pays réunis à Johannesburg
ont arrêté le texte de la Convention et sont convenus de lappeler Convention de
Stockholm sur les polluants organiques persistants.
On trouvera
ci-dessous les grandes lignes du texte adopté. Les principales dispositions peuvent être
regroupées comme suit :
·
le but est
lélimination totale de la production et de lutilisation
·
des dérogations
spécifiques peuvent être accordées aux Parties pour huit des dix POP
·
les Parties ont
la possibilité damender la liste jusquà la Conférence de plénipotentiaires
de Stockholm
·
le Secrétariat
tient un registre des dérogations spécifiques accordées aux Parties
·
une Partie peut
à tout moment retirer son inscription au registre
·
les dérogations
sont valides cinq ans
·
la CP examine
les demandes de prorogation des dérogations
·
les Parties
bénéficiant dune dérogation doivent prévenir ou réduire lexposition des
personnes et les rejets dans lenvironnement
· lorsque toutes les Parties ont retiré leur inscription au registre des dérogations pour une substance particulière, la CP peut supprimer cette dérogation de lannexe
les
PCB font lobjet de dispositions particulières
·
toutes les
Parties sont convenues darrêter la production
·
une dérogation
est accordée à toutes les Parties, à certaines conditions, concernant
lutilisation de léquipement en place
·
le but est le
retrait progressif de léquipement dici 2025
·
le commerce
déquipement renfermant des PCB est interdit, sauf en vue dune gestion
écologiquement rationnelle des déchets
·
les Parties
doivent parvenir à une gestion écologiquement rationnelle des déchets de PCB
dès que possible et au plus tard en 2028
·
chaque Partie
présente tous les cinq ans un rapport sur ses activités et la CP examine les
progrès accomplis tous les cinq ans
le DDT fait
lobjet de dispositions particulières
·
un régime
spécial est instauré, il concerne les « buts acceptables »
·
la production ou
lutilisation nest autorisée que pour lutter contre les vecteurs pathogènes
conformément aux lignes directrices de lOMS (paludisme, etc.)
·
le Secrétariat
tient un registre public des Parties qui utilisent du DDT
·
les Parties
inscrites au registre présentent tous les trois ans un rapport sur lutilisation,
etc.
· les Parties inscrites au registre sont encouragées à élaborer des plans daction nationaux comprenant des mesures pour réduire le recours au DDT
·
les Parties
doivent sefforcer de remplacer le DDT pour lutter contre les vecteurs pathogènes
·
la CP fait le
point tous les trois ans afin détablir si le DDT reste nécessaire
·
deux
dérogations spécifiques seulement sont prévues (liées à lemploi comme produit
intermédiaire dans la fabrication dautres substances)
le commerce des
dix POP produits intentionnellement est restreint
·
de manière
générale, limportation et lexportation sont uniquement autorisées
° en vue dune élimination
écologiquement rationnelle
° dans le cadre dune dérogation ou dans
un but acceptable
lexportation vers un Etat non Partie est possible,
à certaines conditions et en respectant les règles dimputabilité
Les Parties
dotées de régimes de réglementation et dévaluation des pesticides et des
produits chimiques industriels doivent :
le but
est de diminuer les rejets dorigine anthropique en vue de « réduire leur
volume au minimum et, si possible, de les éliminer à terme »
·
les Parties
élaborent, dans les deux ans qui suivent lentrée en vigueur de la Convention, des
plans daction qui comportent, entre autres, les éléments suivants :
° une évaluation des rejets
actuels et projetés (inventaire des sources, estimation des rejets)
° une évaluation de
lefficacité des législations et politiques appliquées pour gérer les rejets
° des stratégies et la promotion
de léducation et de la formation en la matière
° un examen de lefficacité
des stratégies tous les cinq ans, avec rapport à la CP
° un calendrier de mise en
uvre du plan daction
·
les Parties
encouragent lapplication de mesures qui permettent datteindre un niveau
réaliste et appréciable de réduction des rejets ou délimination des sources
·
les Parties
encouragent la mise au point et, éventuellement, exigent lutilisation de
matériels, produits et procédés modifiés ou de remplacement pour prévenir la
formation et le rejet de POP en tant que sous-produits de fabrication
·
les Parties
encouragent et, conformément au plan daction, exigent le recours aux meilleures
techniques disponibles (MTD) pour les sources nouvelles à lintérieur des
catégories énumérées dans la partie II de lannexe C et introduisent
les MTD pour les sources nouvelles énumérées dans la partie II de ladite annexe au
plus tard quatre ans après lentrée en vigueur de la Convention à leur égard
·
les Parties
encouragent le recours aux meilleures pratiques environnementales (MPE) pour les
catégories de sources nouvelles recensées
·
les Parties
encouragent le recours aux MTD et aux MPE pour les sources existantes à lintérieur
des catégories recensées et pour les sources nouvelles non encore recensées
·
la CP adopte des
directives sur les MTD et les MPE
le but
est de parvenir à une gestion rationnelle des stocks, des déchets et des produits et
articles réduits à létat de déchets qui sont constitués de POP, contiennent ces
substances ou sont contaminés par elles
·
les Parties
élaborent et mettent en uvre des stratégies visant à identifier les stocks, les
produits et les articles qui renferment des POP
·
les Parties
gèrent les stocks dune manière sûre, efficace et écologiquement rationnelle
jusquà ce quils soient considérés comme des déchets
·
les Parties
prennent des mesures pour sassurer que les déchets sont manipulés, recueillis,
transportés et emmagasinés dune manière écologiquement rationnelle et sont
éliminés de manière à ce que les POP quils contiennent soient détruits ou
autrement éliminés dune manière écologiquement rationnelle, compte tenu des
règles, normes et directives internationales
·
les Parties ne
permettent pas la récupération, le recyclage, la régénération, la réutilisation
directe ou dautres utilisations des POP
·
les Parties
interdisent de procéder à des mouvements transfrontières sans quil soit tenu
compte des règles internationales, etc. (Convention de Bâle, par exemple)
·
les Parties
élaborent des stratégies pour identifier les sites contaminés et, si une
décontamination est entreprise, veillent à ce quelle soit effectuée de manière
écologiquement rationnelle
Les Parties
élaborent dans les deux ans un plan daction en associant tous les membres
concernés, sefforcent de le mettre en uvre, lexaminent et
lactualisent à intervalles réguliers.
Chaque Partie
désigne un correspondant national pour léchange dinformation sur la
production, lutilisation et le rejet des POP ainsi que sur les produits de
remplacement.
Les Parties favorisent
et facilitent :
Les parties
encouragent et/ou entreprennent des activités de recherche-développement,
de surveillance et de coopération sur tous les aspects des POP, et notamment sur leur
rejet, leur présence et leur transformation dans lenvironnement, sur leurs effets
et leurs impacts socio-économiques, sur la réduction et/ou lélimination des
rejets.
La
CP évalue lefficacité de la Convention en matière de réduction et/ou
délimination des rejets par le biais dun mécanisme lui
permettant de disposer de données de surveillance et sur la base des informations
scientifiques disponibles. Ce mécanisme, qui tire parti des réseaux et sources
dinformation en place, sera défini lors de la première réunion de la CP.
La Convention se veut
un instrument dynamique auquel il sera possible dajouter de nouvelles substances en
appliquant des critères scientifiques et en suivant un processus convenu
dévaluation des produits potentiels qui seront désignés ultérieurement.
Les critères retenus
comprennent :
·
la persistance dans divers
milieux, avec seuils chiffrés
·
la bioaccumulation dans les
organismes, avec seuils chiffrés
·
le potentiel de propagation à
grande distance dans lenvironnement
·
les effets nocifs
La Partie
qui soumet la proposition présente un exposé de ses motifs de préoccupation.
Lévaluation des
produits se déroule en plusieurs étapes et en prenant diverses précautions afin de
sassurer que les POP éventuels sont soigneusement étudiés et évalués sur la
base des données scientifiques disponibles, en vue de déterminer sils possèdent
les propriétés caractéristiques des POP à un degré suffisant pour justifier leur
inclusion dans la Convention. Le Comité détude conseille la CP sur
lapplication des critères de sélection et sur le processus. Des dispositions
garantissent à chaque Partie la possibilité de sexprimer sur les produits
potentiels.
Lun
des points forts de la Convention est la reconnaissance que les pays en développement et
les pays à économie en transition auront besoin dune assistance technique et
financière pour remplir leurs obligations au titre de la Convention. Les pays
développés sengagent à fournir une assistance technique et des ressources
financières nouvelles et additionnelles pour cela. Le Fonds pour lenvironnement
mondial est chargé à titre provisoire du mécanisme de financement des activités
touchant le renforcement des capacités et des mesures connexes.
Létape
suivante est la Conférence de plénipotentiaires relative à la Convention de Stockholm
sur les polluants organiques persistants. Les Etats pourront y adopter et signer la
Convention. Celle-ci entrera en vigueur après le dépôt du cinquantième instrument de
ratification, probablement en 2004 ou en 2005.
Cela
ne signifie pas que rien ne sera fait pendant les trois ou quatre prochaines années, loin
de là ! Les négociations ont suscité un large intérêt et de vives inquiétudes
sur les effets des POP, qui ont déclenché de nombreuses activités. Le PNUE a établi un
registre selon lequel 108 pays ont déjà pris ou sont en train de prendre des
mesures dune sorte ou lautre. Au cours des négociations, des groupes
écologiques ont créé le Réseau international pour lélimination des POP (RIEPOP)
qui rassemble aujourdhui plus de 300 ONG de lenvironnement et qui
préconise une action dans le monde entier.
Plusieurs
résolutions touchant des mesures et des arrangements provisoires seront également
préparées en vue de leur examen par la Conférence de plénipotentiaires. Elles
jetteront les bases des travaux qui seront menés entre la Conférence de Stockholm et la
première réunion de la CP. Le Comité intergouvernemental de négociation devrait
continuer à se réunir afin détudier les activités intérimaires et de préparer
la première réunion de la CP. Les Etats sont par ailleurs invités à mettre en
uvre la Convention sur une base volontaire.
NEGOCIATIONS:
GLOSSAIRE DES SIGLES ET
TERMES SPECIFIQUES
Ce glossaire
contient la plupart des sigles et des termes spécifiques que vont probablement rencontrer
les participants et les observateurs lors de cette première série de discussions à
Montréal.
amis
du (de la) Président(e)
Il sagit
de délégués choisis par la Présidence (en tenant compte du respect de
léquilibre politique entre les différents intérêts en jeu) afin daccomplir
des tâches spécifiques.
Bureau Chargé
de diriger les travaux du CIN. Ses membres
sont des délégués élus par chacun des cinq groupes régionaux; il est habituellement
composé du Président, des vice-présidents et du rapporteur.
Comité intergouvernemental de négociation (CIN)
Le Conseil dadministration du PNUE va mandater la création dun CIN afin de
conduire les discussions sur les POP. Tous les membres des Nations Unies ou de leurs
agences spécialisées peuvent participer aux travaux du CIN en tant que parties
négociatrices.
Conférence des Parties (CP) Dans
quelques années, après que laccord sur les Pop ait été adopté et soit entré en
vigueur, une CP peut être désignée comme organe suprême du traité. Toutes les Parties
seront membres.
délégation nationale Il
sagit dau moins un fonctionnaire habilité à représenter son pays et à
négocier au nom de son gouvernement.
Etats à léconomie en transition (EET)
Il sagit des pays du Centre et de lEst de lEurope, ainsi que des
pays qui formaient lancienne Union Soviétique, qui sont en transition vers une
économie de marché.
Groupe des 77 et la Chine Le G-77 a
été établi en 1967 sous les auspices de la Conférence des Nations Unies pour le
commerce et le développement (CNUCED). Il cherche à harmoniser les positions de ses 132
pays en développement membres, lors des négociations.
groupes
régionaux Les cinq
groupes régionaux se réunissent en privé pour discuter de certaines questions et pour
nommer les membres du Bureau et dautres personnalités. Il sagit de
lAfrique, de lAmérique Latine et des Caraïbes (GRULAC), de lAsie, de
lEurope de lEst et Centrale (CEE), ainsi que de lEurope occidentale et
autres Etats (WEOG).
JUSSCANNZ
Ces pays industrialisés qui nappartiennent pas à lUE se réunissent en tant
que groupe afin de discuter de différentes questions; il sagit du Japon, des
Etats-Unis, de la Suisse, du Canada, de lAustralie, de la Norvège, et de la
Nouvelle Zélande. LIslande, le Mexique et la Turquie peuvent également assister à
ces réunions.
observateur Les CIN
permettent habituellement à des observateurs dassister à leurs réunions. Ces
observateurs sont notamment les Nations Unies et ses agences spécialisées, lAgence
internationale de lénergie atomique, les Etats non-Parties, ainsi que dautres
organismes compétents publics ou privés.
OCDE
LOrganisation pour la Coopération et le Développement Economiques comprend
notamment lAllemagne, lAustralie, lAutriche, la Belgique, le Canada, le
Danemark, lEspagne, les Etats-Unis, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie,
lIrlande, lIslande, lItalie, le Japon, le Luxembourg, le Mexique, la
Nouvelle Zélande, la Norvège, les Pays Bas, la Pologne, le Portugal, la République de
Corée, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et la Turquie.
organisations non gouvernementales (ONG)
De nombreuses ONG
compétentes assistent aux réunions intergouvernementales en tant quobservateurs
afin dexercer une influence réciproque sur les délégués et sur les journalistes
ainsi que dapporter des informations. Les ONG doivent être des organismes à but
non-lucratif et peuvent comprendre notamment des associations écologiques, des instituts
de recherche, des groupements dindustriels et dhommes daffaires, et des
représentants de villes et dautorités locales.
Partie Un Etat
(ou une organisation dintégration économique régionale, comme lUE) qui
accepte dêtre lié par un traité, et pour lequel ce traité est en vigueur.
Président(e) Les
participants élisent un(e) Président(e) parmi les délégués. Le(La) Président(e) est
chargé(e) de faciliter les progrès permettant daboutir à un accord et il(elle)
poursuit habituellement sa tâche jusquà laboutissement des négociations.
Programme des Nations Unies pour lenvironnement (PNUE) Installé
à Nairobi, le PNUE facilite et conduit les évaluations, élabore des directives, et à
part cela, promeut le fonctionnement des dispositifs intergouvernementaux.
Secrétariat Le
Directeur exécutif et le personnel du PNUE sont au service du CIN, pour ce qui concerne
notamment la préparation des documents et lorganisation des réunions. Au sein du
PNUE, la division du PNUE responsable des substances chimiques, qui est basée à Genève,
coordonne lorganisation du CIN des POP.
Union européenne (UE)
Les Etats membres se réunissent en tant que groupe afin de discuter de différentes
questions; il sagit de lAllemagne, de lAutriche, de la Belgique, du
Danemark, de lEspagne, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de
lIrlande, de lItalie, du Luxembourg, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, du
Portugal, et de la Suède.
WEOG Le
Groupe Europe occidentale et autres Etats comprend les Etats de lEurope de
lOuest, lAustralie, le Canada, la Nouvelle Zélande, et les Etats-Unis.
II) Le
déroulement de laction (réunions,
documents, fonctionnement)
Conference Room Papers (CRP)
Catégorie de documents de séance faisant état de nouvelles propositions ou du résultat
des travaux en cours et qui sont destinés à être utilisés pendant la séance.
consensus Un accord
peut être adopté par consensus lorsquaucune objection nest exprimée par les
délégations.
décision Accord
formel obtenu en séance plénière qui oriente les travaux du CIN.
documents
Les documents officiels de la réunion sont à la disposition de tous portent le logo des
Nations Unies et du PNUE ainsi quun numéro de référence (par exemple,
UNEP/POPS/INC.1/1). Les documents de précession sont mis à disposition avant la réunion
dans les six langues officielles des Nations Unies (voir
http://irptc.unep.ch/pops/). Les documents de séance sont distribués sur place, il
sagit notamment de CRP, de L docs, et de documents officieux. Des documents
informels sont souvent distribués hors des salles de réunion par les observateurs.
documents officieux Publiés
de manière informelle en vue de faciliter les négociations; ils narborent pas de
symbole officiel quoiquils puissent porter un numéro didentification ou des
noms dauteurs.
entre crochets Pendant
les négociations est mise entre crochets [..] la section dun texte faisant encore
lobjet de discussions et sur laquelle un accord nest pas encore intervenu.
entrée en vigueur Les
accords intergouvernementaux ne sont juridiquement contraignants que lorsquils ont
été ratifiés par un nombre déterminé de pays. De récents traités portant sur
lenvironnement planétaire ont exigé de 30 à 50 ratifications avant dentamer
le compte à rebours de 90 jours pour entrer en vigueur.
groupe de travail La
Présidence peut instituer une réunion au sein de laquelle les délégués peuvent
négocier avant de transmettre le texte ayant fait lobjet dun accord à la
session plénière du CIN en vue de sa considération et de son éventuelle adoption.
groupes de contact officieux Sur
instructions de la Présidence, les délégués peuvent se réunir en privé pour discuter
de questions spécifiques afin de rapprocher différents points de vue, de parvenir à un
compromis, et de convenir dune proposition, présentée souvent sous forme de texte.
groupes de rédaction En vue de
faciliter les négociations, la Présidence peut créer des groupes plus restreints qui se
réuniront séparément et en privé pour élaborer un
texte. Les observateurs ne peuvent généralement pas y participer.
L. docs
Documents de séance dont la distribution est limitée et qui contiennent des projets de
rapports ou de textes.
programme de travail Il
sagit du programme de travail, assorti dun échéancier, que le CIN adopte et
qui guide ses travaux; le programme de travail annoté contient une explication
détaillée de chacun des points figurant au programme de travail.
ratification Après
avoir signé un traité, un pays doit le ratifier, souvent avec laccord de son
parlement ou dun autre organe législatif. Linstrument de ratification doit
être déposé auprès du dépositaire, lequel est fréquemment le Secrétaire général
des Nations Unies.
règles de procédure Il
sagit des règles qui régissent lorganisation et le fonctionnement du CIN,
les procédures sappliquant notamment à la prise de décision, au vote et à la
participation.
réunions et sessions Chaque
session du CIN est divisée en un certain nombre de réunions. Chaque réunion se déroule
généralement de 10.00 à 13.00 heures, ou de 15.00 à 18.00 heures, ce qui fait que le
matin du 29 juin aura lieu la première réunion de la première session.
séance plénière Il
sagit dune réunion ouverte de tout le CIN à loccasion de laquelle sont
prises toutes les décisions à caractère officiel.
signature Le chef de
lEtat ou du gouvernement, le ministre des affaires étrangères, ou une autre
personnalité habilitée indique que son pays est daccord avec le texte dun
traité et quil a lintention den devenir Partie en y apposant sa
signature.
asthénie Etat de fatigue ou de faiblesse.
bioaccumulation Faculté que possède
une substance chimique de saccumuler dans des tissus à un taux supérieur à celui
du milieu ambiant. (Voir aussi facteur de
bioconcentration).
biodégradable Se dit de toute substance
qui se décompose par laction de micro-organismes.
biodisponibilité Proportion dans
laquelle une substance absorbée par un organisme savère disponible pour entrer
dans des interactions biologiques.
cancérigène ou cancérogène Substance chimique,
physique, ou biologique qui concourt à lapparition dun cancer.
coefficient de partage octanol-eau (Kow)
Ce rapport entre la concentration dune substance chimique dans leau et sa
concentration dans loctanol normal, déterminée par un test effectué en
laboratoire sert à mesurer le pouvoir daccumulation dune substance chimique
dans les tissus adipeux. Une substance présentant un coefficient de partage élevé
signifie un risque de bioaccumulation.
contaminant Substance physique,
chimique, biologique, ou radiologique indésirable.
critères Paramètres quantitatifs ou
qualitatifs spécifiques permettant didentifier les substances chimiques qui doivent
être classifiées dans les POP.
demi-vie Temps nécessaire pour que la
moitié dune quantité de substances donnée se dégrade et se dissipe.
dépôt Accumulation ou épandage
dune substance chimique à partir dune source spécifique.
dérèglement de lappareil de reproduction
Se dit des effets nocifs sur le système et la fonction de reproduction.
effet sauterelle Processus par lequel
les POP circulent sur toute la planète dans latmosphère à travers une succession
dépisodes dévaporation et de redéposition (chute de pluie, par exemple).
émission Rejet dune substance
dans latmosphère à partir dune source soit ponctuelle, soit
diffuse (Une source ponctuelle présente des dimensions réduites par rapport
au lieu dobservation, par exemple, des cheminées dusines dans le lointain).
exposition Laction ou le fait de
mettre en contact ou dêtre exposé à une substance.
facteur de bioconcentration (BCF)
Rapport entre la concentration dun produit chimique dans un organisme et sa
concentration dans lenvironnement ou les aliments. Il indique généralement la
présence dune substance chimique à un taux plus élevé dans un organisme que dans
le milieu ambiant ou dans les aliments ingérés.
génotoxique Se dit de la propriété
dune substance chimique de modifier un code génétique (ADN).
hydrolyse Décomposition dune
molécule par addition deau.
hypersensibilité Etat de
susceptibilité accrue, comparable à une réaction allergique, à un antigène avec
lequel lorganisme a déjà été en contact. (Un antigène est une substance qui
stimule la production danticorps lorsquil a été introduit dans le corps.)
incinérateur Four dans lequel sont
brûlés les déchets.
insecticide Substance ou mélange de
substances visant à détruire ou à repousser tout type dinsectes.
loi dHenry Loi selon laquelle la
quantité de gaz qui peut se mélanger à une quantité de liquide donnée est
proportionnelle à la pression partielle du gaz présent au-dessus du liquide à
température constante.
métabolisme Ensemble de transformations
physico-chimiques qui saccomplissent dans un organisme vivant.
mutagénique Qui entraîne des mutations
génétiques (voir aussi génotoxique).
persistance Se dit de la faculté
dune substance chimique de demeurer stable et de ne pas se dégrader.
perturbateur du système endocrinien
Substance qui affecte le fonctionnement endocrinien (la production dhormones), et
peut ainsi causer des effets nocifs sur la santé dun organisme ou de sa
progéniture.
pesticide Substance ou mélange de
substances visant à détruire ou à repousser tout type de nuisibles, dont les
champignons, les insectes, et les termites.
photolyse Décomposition dune substance en éléments plus simples par
absorption de lumière.
polluants organiques persistants (POP)
Substances organiques (carbonées) qui persistent dans lenvironnement, se
bioaccumulent dans les tissus vivants, et présentent un risque pour la santé et
lenvironnement.
résolutions
décisions adoptées par la Conférence de plénipotentiaires en plus du texte de la
Convention. Elles portent généralement sur les activités intérimaires,
cest-à-dire celles qui sont menées par les pays et par le Secrétariat entre le
moment où la Convention est adoptée et signée et le moment où elle entre en vigueur.
substance chimique
Substance qui ne contient pas de matière vivante. Une substance chimique peut
exister par elle-même, ou dans un mélange ou une préparation; elle peut être
dorigine synthétique ou naturelle.
toxicité Faculté dune substance
chimique à être nocive pour lhomme ou lenvironnement. Une réaction toxique
aiguë se produit dès que le contact a lieu, alors que des effets chroniques
sobservent longtemps après lexposition.
valeurs déchelonnage Valeurs
quantitatives spécifiques utilisées comme valeurs
seuils pour lidentification des POP.
volatilité Faculté dune
substance chimique à sévaporer dans lair.